Corée du Sud : la faible natalité fait fondre les rangs de l’armée

Depuis plusieurs décennies, la Corée du Sud fait face à une forte baisse de sa natalité. Conséquence directe pour le pays : les rangs de l’armée sont de moins en moins garnis. La menace de la Corée du Nord reste toujours présente.

L’armée de Corée du Sud perd des soldats

La Corée du Sud, toujours officiellement en guerre contre son voisin du Nord, affronte depuis plusieurs années une crise démographique d’une ampleur inédite. Les chiffres rendus publics par le ministère de la Défense et relayés par plusieurs médias montrent un recul alarmant des effectifs militaires, conséquence directe d’un taux de natalité historiquement bas. En l’espace de six ans, l’armée sud-coréenne a perdu un cinquième de ses troupes, passant de 563 000 soldats en 2019 à seulement 450 000 aujourd’hui. Selon le rapport, cette contraction n’est pas liée à une quelconque modernisation des forces, mais à une cause bien plus profonde : l’effondrement démographique.

Avec 0,75 enfant par femme en 2024, la Corée du Sud détient le taux de fécondité le plus bas au monde. Cette tendance, amorcée il y a deux décennies, a déjà réduit de 30 % le nombre d’hommes de 20 ans, âge d’incorporation, depuis 2019. Résultat, selon le ministère de la Défense : il manque aujourd’hui 50 000 soldats à l’armée « pour maintenir [son] état de préparation à la défense ».

Une vulnérabilité stratégique face à la Corée du Nord

Cette pénurie ne se limite pas aux troupes de terrain. Près de 21 000 des postes vacants concernent des officiers et sous-officiers, une carence qui, si elle perdure, pourrait entraver les opérations militaires. En face, Pyongyang aligne plus d’1,2 million de soldats actifs. Ainsi, il faudrait au moins 500 000 soldats sud-coréens pour assurer une défense efficace. Pour limiter l’hémorragie, Séoul a réduit la durée du service militaire à 18 mois, bien loin des 36 mois imposés en 1953, en invoquant les gains d’efficacité permis par l’alliance avec les États-Unis et par une industrie de défense devenue un acteur majeur de l’exportation d’armes. Et pourtant, sur place, le service militaire est très largement impopulaire. Les appelés estiment que cette période ampute leur carrière et leur avenir professionnel.

Paradoxalement, le budget militaire ne cesse de croître. En 2025, il devrait dépasser les 60 billions de wons, soit 37 milliards d’euros. À titre de comparaison, c’est plus que le PIB de la Corée du Nord. Pourtant, la perspective d’une armée « ultra sophistiquée, mais sans bras ni tête » inquiète les experts. À long terme, les projections gouvernementales sont implacables : de 51,8 millions d’habitants en 2020, la population sud-coréenne pourrait diminuer de moitié au cours des 60 prochaines années. Une perspective inquiétante sur fond de conflit latent avec le voisin du Nord.

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