Après la vague d’arrestations dans les rangs de l’armée, la junte militaire au pouvoir au Mali vient d’arrêter un diplomate français. De son côté, Paris demande sa libération dans les plus brefs délais.
Un diplomate français arrêté au Mali
Les lignes diplomatiques se tendent à nouveau entre Paris et Bamako. Alors que la junte malienne multiplie les gestes de défi à l’égard de ses anciens partenaires occidentaux, un nouvel épisode vient nourrir les tensions : un ressortissant français, présenté comme diplomate, a été arrêté dans des conditions pour le moins nébuleuses.
Le 14 août 2025, un citoyen français, membre de l’ambassade de France à Bamako, a été interpellé par les autorités maliennes. Cet incident, qui ravive les tensions déjà vives entre la France et le Mali, a provoqué une réponse immédiate de Paris. Alors que le Mali accuse ce diplomate d’avoir participé à une tentative de déstabilisation, la France exige sa libération immédiate, dénonçant des accusations dénuées de tout fondement.
Le Mali accuse : entre paranoïa d’État et stratégie d’isolement
L’arrestation du ressortissant français s’inscrit dans un climat de suspicion généralisée entretenu par le pouvoir malien depuis le coup d’État de 2021. Jeudi 14 août, Bamako a annoncé avoir démantelé un « groupuscule d’éléments marginaux des forces armées et de sécurité maliennes », accusé de vouloir « déstabiliser les institutions de la République », selon les termes mêmes du gouvernement de transition. Parmi les interpellés figurent au moins deux généraux et plusieurs militaires. Cette opération ressemble à une purge instrumentalisée.
Mais ce qui a véritablement enflammé les chancelleries, c’est l’accusation lancée contre la France. Le même communiqué malien évoque l’implication d’« États étrangers », sans les nommer, dans cette tentative de déstabilisation. Officieusement, le doigt est pointé vers Paris. Et Bamako affirme que le ressortissant français arrêté serait un agent du renseignement, directement lié à ce prétendu complot. Paris, de son côté, a immédiatement réfuté cette version, par la voix du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères : « Les accusations portées à l’encontre de ce ressortissant français sont sans fondement », a affirmé le Quai d’Orsay, exigeant dans la foulée « sa libération sans délai ».
La France a officiellement rappelé que la personne arrêtée « appartient au personnel de l’ambassade de France au Mali », ce qui implique un statut protégé par la Convention de Vienne de 1961 sur les relations diplomatiques. Ce texte, fondement du droit diplomatique international, impose que les diplomates bénéficient d’une immunité totale dans le pays hôte, sauf en cas de menace grave à la sécurité nationale, ce que Paris réfute fermement. La France n’a pas ménagé ses mots. À travers un communiqué officiel, elle affirme qu’elle « prendra toutes les mesures nécessaires pour assurer la protection de son personnel diplomatique ».
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