Depuis le 24 février 2022, date de l’invasion russe, la guerre en Ukraine mobilise sans relâche les ressources militaires et financières de l’Occident. Or, selon la mise à jour du 12 août 2025 du Ukraine Support Tracker du Kiel Institute, l’Europe a désormais engagé 35,1 milliards d’euros en contrats industriels militaires, soit 4,4 milliards de plus que les États-Unis.
L’Europe plus engagée que les USA en Ukraine : un basculement confirmé par les chiffres du Kiel Institute
Entre février 2022 et juin 2025, l’Europe a consacré 35,1 milliards d’euros à l’Ukraine via des contrats industriels. Le Kiel Institute souligne que ce montant dépasse de 4,4 milliards l’engagement équivalent des États-Unis sur la même période. Il s’agit d’une première depuis le début de la guerre. La raison ? la montée en puissance d’un soutien structuré autour de la production, et non plus seulement des stocks militaires.
Le suivi du Kiel Institute précise également que la tendance s’est accélérée au printemps 2025. Sur les seuls mois de mai et juin, les pays européens ont attribué 10,5 milliards d’euros d’aides militaires, dont 4,6 milliards via des commandes industrielles. Le basculement progressif d’un soutien réactif, basé sur l’existant, vers une logique d’investissement industriel est acté tout comme la volonté des gouvernements européens de sécuriser des livraisons continues pour Kiev dans une guerre longue.
Les moteurs industriels et financiers du soutien européen
L’Allemagne occupe une place de premier plan dans ce dispositif. Selon le Kiel Institute, elle figure parmi les contributeurs majeurs, avec environ 5 milliards d’euros alloués. Derrière elle, la Norvège et la Belgique se distinguent par leur engagement, confirmant que l’effort n’est pas seulement porté par les grandes puissances de l’Union. La France, de son côté, a fourni un soutien estimé à 2,2 milliards d’euros, tandis que le soutien du Royaume-Uni est estimé à 4,5 milliards.
Un mécanisme financier spécifique vient compléter cet effort : le programme ERA. D’après les données du Kiel Institute, il a mobilisé 6,3 milliards d’euros de crédits en faveur de l’Ukraine. Ce dispositif de prêts permet de garantir la stabilité des flux financiers et d’assurer la continuité de l’approvisionnement militaire. Par ce biais, l’Europe consolide non seulement ses transferts immédiats, mais aussi sa capacité à soutenir Kiev sur le long terme.
L’Europe maintient ses engagements, les États-Unis se montrent plus fébriles
Le Kiel Institute établit une comparaison globale qui révèle un contraste marqué. Côté européen, le volume d’aide gouvernementale totale atteint 167,4 milliards d’euros alloués, avec des engagements futurs estimés à 90 milliards supplémentaires. Du côté américain, le soutien reste important mais plus limité : 114,6 milliards alloués et 4,35 milliards promis. Le centre de gravité de l’effort financier s’est déplacé vers l’Europe depuis le début de 2025.
L’institut souligne en outre une différence qualitative. Alors que les États-Unis continuent de mobiliser largement leurs stocks pour répondre aux besoins immédiats, l’Europe privilégie désormais les contrats industriels, gage de durabilité et de planification. Ce réalignement change la nature même du soutien. L’aide européenne se transforme en levier stratégique, capable de renforcer à long terme l’armée ukrainienne face à la Russie, tout en structurant la base industrielle de défense du continent.
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