Un missile conçu pour contrer la menace des micro-UAV
Les forces armées font aujourd’hui face à un usage massif de drones de catégorie légère, souvent déployés à bas coût par des groupes non étatiques ou dans des zones urbaines densément peuplées. C’est à cette problématique spécifique que le missile DroneHammer entend répondre.
Présenté pour la première fois lors du salon AFCEA 2025 en mai dernier, le système est qualifié par ses concepteurs de « solution d’interception rapide et évolutive pour la défense antidrone de nouvelle génération ». Il repose sur un moteur-fusée à propergol solide et utilise un autodirecteur optique, couplé à une ogive fragmentaire alimentée au CO₂. Le projectile est ainsi conçu pour exploser à proximité de sa cible avec un effet de dispersion d’environ 10 mètres, comparable à un tir de chasse.
L’ensemble permet une interception efficace de drones jusqu’à 25 kg, avec un délai d’engagement inférieur à 3 secondes à partir du lancement. Le missile peut être tiré depuis trois types de plateformes : épaule, base au sol ou drone porteur, selon les besoins tactiques.
Une architecture simple, un coût réduit, une doctrine souple
L’enveloppe extérieure du DroneHammer, ainsi que l’ensemble de ses composants, ont été pensés pour limiter les coûts sans sacrifier la létalité. Le missile ne pèse que 700 grammes dans sa version Mk2 actuelle. Il mesure 70 centimètres de long pour un diamètre de 70 millimètres. Une version plus compacte est déjà en développement, ciblant un format 60 cm × 60 mm.
Selon les concepteurs, le coût unitaire en production de série ne dépasserait pas quelques milliers d’euros. Une enveloppe particulièrement compétitive, notamment face aux systèmes laser, aux missiles classiques ou aux brouilleurs électroniques haute fréquence, souvent inopérants sur des cibles déjà autonomes ou agiles.
L’architecture modulaire du DroneHammer permet en outre une adaptation rapide à différents vecteurs, facilitant une intégration sur des drones intercepteurs ou des véhicules blindés légers. Cette flexibilité doctrinale a été soulignée par les acteurs allemands comme un axe prioritaire dans la doctrine de défense rapprochée.
Un missile en phase finale de développement
La société Skylance a annoncé que le développement du DroneHammer devrait être finalisé au premier trimestre 2026, pour une industrialisation rapide. Plusieurs démonstrateurs sont déjà opérationnels. Les essais réalisés au cours du mois d’août ont permis de valider les performances en vol.
Dans une communication officielle diffusée sur LinkedIn, l’entreprise déclarait :
« Nous sommes fiers d’annoncer l’un des premiers tests en conditions réelles réussis de notre missile intercepteur de drones DroneHammer. Cette étape importante nous rapproche de la fourniture d’une solution rapide, fiable et évolutive pour la défense antidrone de nouvelle génération » (Skylance GmbH, via Opex360, 18 août 2025).
Outre l’Allemagne, plusieurs partenaires européens auraient déjà manifesté leur intérêt pour ce missile antidrone de très courte portée, qui combine simplicité technique, réduction des coûts et efficacité sur le terrain, notamment en zone urbaine ou contre des drones de type FPV.
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