Guerre en Ukraine : le Pentagone interdit l’utilisation de missiles longue portée par Kiev

Le Wall Street Journal vient de faire de nouvelles révélations sur l’engagement américain dans la guerre en Ukraine. Selon le quotidien, le Pentagone interdirait à Kiev d’utiliser les missiles de longue portée pour frapper le territoire russe.

Le Pentagone mis en cause dans la guerre en Ukraine

Selon une enquête du Wall Street Journal, le Pentagone empêche depuis la fin du printemps l’Ukraine d’utiliser les missiles de longue portée ATACMS contre la Russie. Cette décision marque un tournant dans la gestion américaine du conflit et illustre les tensions entre le soutien militaire à Kiev et la volonté de préserver une possibilité de dialogue avec Moscou.

Depuis plusieurs mois, la guerre en Ukraine est rythmée par l’intensité des combats et les restrictions imposées par les alliés occidentaux. Or, le Pentagone a mis en place un mécanisme interne de validation qui bloque l’usage des missiles ATACMS pour des frappes contre la Russie. Cette mesure s’applique malgré la décision initiale de novembre 2024, lorsque l’administration Biden avait autorisé Kiev à employer ces armes stratégiques.

Ainsi, l’Ukraine dispose techniquement de missiles longue portée mais se heurte à un verrou administratif américain. Leur utilisation requiert désormais une autorisation spécifique du secrétaire à la Défense, Pete Hegseth, figure de la ligne dure de l’administration Trump. Ce contrôle permanent illustre la volonté de Washington d’éviter une escalade directe avec la Russie, tout en maintenant une aide militaire soutenue à Kiev. Plusieurs tentatives ukrainiennes de frappes auraient déjà été refusées, ce qui nourrit une frustration croissante à Kiev. Pour rappel ces missiles, entrés en service lors de la guerre du Golfe en 1991, disposent d’une portée de 300 kilomètres, suffisante pour atteindre le territoire russe.

Une stratégie dictée par la politique américaine et les pourparlers avec Moscou

La guerre en Ukraine ne se joue pas seulement sur le champ de bataille, mais aussi dans les couloirs de Washington. Le mécanisme instauré par le Pentagone s’inscrit dans la stratégie globale de l’administration Trump, qui cherche à favoriser l’ouverture de négociations de paix avec Vladimir Poutine. L’objectif affiché est de limiter les frappes de longue portée susceptibles de réduire les chances d’un dialogue politique et d’entraîner une réaction disproportionnée de Moscou.

Le Wall Street Journal précise que ce système d’approbation a été conçu par Elbridge Colby, ancien responsable de la Défense, et qu’il s’étend au-delà des seuls missiles ATACMS. Les armes européennes dépendant de renseignements américains, comme les Storm Shadow britanniques, sont également concernées. Cela signifie que Kiev ne peut employer ces vecteurs stratégiques sans validation directe du secrétaire Hegseth, conférant ainsi aux États-Unis un rôle de filtre dans la conduite des opérations ukrainiennes.

La justification avancée par l’entourage de Donald Trump repose sur la nécessité de contenir les risques d’un affrontement direct entre l’OTAN et la Russie. Toutefois, cette restriction suscite de vives interrogations à Kiev, où certains responsables estiment que l’équilibre des forces sur le front dépend précisément de la capacité à frapper en profondeur. La guerre en Ukraine devient ainsi le théâtre d’une tension permanente entre impératif militaire et calcul diplomatique.

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