Guerre en Ukraine : le chef d’état-major de l’armée russe, Valeri Guérassimov, bientôt poussé vers la sortie ?

À la tête de l’armée russe depuis plusieurs mois, le général Valeri Guérassimov vient d’atteindre la limite d’âge prévue dans la loi pour occuper sa fonction. Pourtant, il pourrait rester en poste compte tenu de son rôle dans la guerre en Ukraine.

Un nouveau chef d’état-major pour la Russie dans la guerre en Ukraine

Le 8 septembre 2025, Valeri Guérassimov a fêté son 70ᵉ anniversaire, seuil fixé comme âge maximum pour occuper la fonction de chef d’état-major en Russie. En pleine guerre en Ukraine, cet événement soulève des interrogations sur la continuité de la stratégie militaire russe. Cette limite aurait dû marquer son départ, mais une loi de mars 2021 permet désormais aux hauts responsables nommés par le président de prolonger leur mandat.

Le chef d’état-major incarne l’ossature de la planification stratégique. Depuis sa nomination, Valeri Guérassimov a accompagné toutes les évolutions des forces russes. Il a notamment conçu l’approche hybride qui combine opérations militaires, pressions politiques et guerre de l’information. Cette continuité explique pourquoi son maintien à la tête de l’état-major reste crucial dans le contexte de la guerre en Ukraine. Cependant, la limite d’âge atteinte alimente des rumeurs de remplacement.

En outre, la Russie ne peut ignorer la pression internationale. En effet, Valeri Guérassimov est sous le coup d’un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale pour crimes présumés commis en Ukraine. Ce facteur complique la donne, car il fragilise la crédibilité extérieure de Moscou, même si à l’intérieur, le Kremlin continue de valoriser son rôle. Le 8 septembre 2025, Reuters rapporte que Vladimir Poutine lui a remis l’Ordre du Courage, récompense symbolique qui souligne la confiance du président malgré les critiques occidentales.

Valeri Guérassimov, une figure contestée au cœur de la guerre en Ukraine

Le maintien de Valeri Guérassimov au-delà de 70 ans illustre la dépendance du pouvoir russe à son expertise. Toutefois, ce maintien interroge les observateurs. D’un côté, son expérience reste un atout incontestable : il a supervisé la modernisation des forces et leur adaptation à un conflit de haute intensité. De l’autre, sa responsabilité directe dans les offensives contre l’Ukraine le place dans une position délicate. Cependant, la distinction de l’Ordre du Courage, reçue précisément le jour de ses 70 ans, illustre la volonté du pouvoir russe de transformer une contrainte institutionnelle en démonstration de loyauté.

Au-delà de la personne, l’âge de Valeri Guérassimov devient un symbole. En Russie, la discipline militaire repose sur le respect strict des règlements. Pourtant, le Kremlin a choisi de contourner la règle des 70 ans. Ce choix traduit la centralité de la guerre en Ukraine pour Moscou : l’État préfère modifier ses lois que de risquer une rupture stratégique.

Cette situation marque aussi un tournant psychologique. En prolongeant son mandat, le Kremlin envoie un message de continuité et de fermeté, mais également de dépendance à une seule figure militaire. Ainsi, cette dépendance pourrait devenir une faiblesse si Valeri Guérassimov devait quitter ses fonctions de manière soudaine.

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre Newsletter gratuite pour des articles captivants, du contenu exclusif et les dernières actualités.

Pour plus d’actualités comme celle-ci, visitez Armees.com.