Blindés : KNDS veut entrer en Bourse en 2026

KNDS continue de faire parler d’elle. L’entreprise franco-allemande, spécialisée notamment dans les blindés, vise une entrée en Bourse dans les prochains mois. Elle pourrait être cotée à la Bourse de Francfort.

KNDS envisage une entrée en Bourse dès 2026

Jean-Paul Alary, directeur général de KNDS, annonce que son conseil d’administration lui a demandé d’anticiper une possible mise en Bourse. Toutefois, il a précisé qu’« aucune décision n’a été prise à ce stade ». Cette prudence s’explique par un contexte international instable où l’économie et la guerre s’entrecroisent, tout en donnant à KNDS l’occasion de renforcer sa stature sur le marché mondial.

Dès le mois de février 2025, plusieurs sources avaient confirmé que KNDS réfléchissait à une introduction d’ici la fin de 2025 ou en 2026, possiblement à la Bourse de Francfort. Cette démarche s’inscrit dans une phase de forte expansion, marquée par l’explosion des besoins en matériel militaire depuis l’invasion de l’Ukraine. L’Europe, engagée dans une logique d’économie de guerre, cherche à sécuriser ses chaînes de production, et KNDS apparaît comme un acteur central de cet effort.

Pour Jean-Paul Alary, la ligne est claire : « Le conseil d’administration a demandé à être prêt pour une IPO, mais la décision finale n’a pas encore été arrêtée. » La perspective d’une valorisation d’environ 20 milliards d’euros montre l’appétit potentiel des marchés pour ce type d’actif. Une cotation donnerait à KNDS la capacité de financer massivement de nouvelles capacités industrielles et de consolider ses positions face aux concurrents américains.

Gouvernance binationale et litige industriel : un passage obligé

Le défi pour KNDS n’est pas seulement financier, il est aussi politique. L’actionnariat reste partagé entre la France, via l’Agence des participations de l’État, et la famille allemande Wegmann. Cette gouvernance paritaire, héritée de la fusion Nexter–Krauss-Maffei Wegmann, complexifie toute décision stratégique. L’entrée en Bourse impliquerait de définir de nouveaux équilibres, d’autant que Berlin envisage de devenir actionnaire de référence. En revanche, la direction exclut toute participation de groupes comme Rheinmetall, Airbus ou Thales, autres poids lourds du secteur.

Un autre obstacle pourrait retarder le calendrier : le différend juridique avec Triton Partners sur le constructeur de transmissions Renk. KNDS disposait d’une option lui permettant d’augmenter sa participation de 7 % à 25 % au prix de 20 € par action, alors que le titre cote désormais environ 60 €. Triton a contesté l’opération en justice, créant une incertitude majeure. L’issue de ce procès pèsera lourdement sur la solidité industrielle du groupe. Malgré ces tensions, KNDS a consolidé ses positions en juillet 2025 en portant sa participation à 15,84 % de Renk, contre 6,7 % auparavant. Ce renforcement confirme une stratégie d’intégration verticale, gage de crédibilité auprès des investisseurs.

L’éventuelle cotation de KNDS en 2026 illustre plus largement le virage industriel pris par l’Europe. Les budgets militaires explosent : celui de l’Allemagne a franchi la barre des 90 milliards d’euros en 2025, soit une hausse de plus de 80 % depuis 2020. Dans ce contexte, l’arrivée en Bourse de KNDS ne serait pas seulement une opération financière, mais aussi un symbole de la réorganisation des priorités économiques.

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