Les États-Unis lancent un vaste programme de renouvellement de leurs avions dits « de l’apocalypse », un outil central pour assurer la sécurité nationale en cas de crises extrêmes, y compris nucléaires. Ces appareils, surnommés « Doomsday Plane », sont faits pour résister aux pires scénarios imaginables. Aujourd’hui, le pays en possède quatre, et cette modernisation stratégique montre bien que ces avions continuent de jouer un rôle stratégique majeur dans la défense nationale.
Un contrat colosal avec Sierra Nevada Corporation
L’US Air Force a confié à Sierra Nevada Corporation (SNC) un contrat de 13 080 890 647 dollars pour concevoir le prochain avion de l’apocalypse. Ce nouveau contrat marque une rupture avec le passé, puisque les précédents modèles, les E-4B Nightwatch basés sur le Boeing 747, avaient été conçus par Boeing dans les années 1970. Même si Boeing n’est pas impliqué directement dans ce contrat, son modèle 747 pourrait toujours être d’actualité, étant le seul à pouvoir satisfaire les exigences de l’US Air Force. D’ailleurs, il est prévu que les nouveaux SAOC (Survivable Airborne Operations Center) soient issus de la conversion d’anciens 747-8.
La phase de développement a d’ores et déjà démarré, avec un premier financement de 59 millions de dollars, et la livraison d’un appareil opérationnel est attendue pour le 10 juillet 2036.
Des capacités de pointe et des fonctionnalités inédites
Les actuels E-4B possèdent déjà des fonctionnalités impressionnantes qui devraient être améliorées sur les nouveaux modèles. Capables d’initier une frappe nucléaire et de coordonner différentes opérations militaires, ces avions accueillent le National Command Authority (NCA) et servent de poste de commande lors des crises majeures.
Ils sont équipés de systèmes de communication avancés, comme des dispositifs VLF pour garder le contact avec des sous-marins en plongée. Si jamais les liaisons satellites venaient à être interrompues, ils peuvent compter sur un système utilisant les météorites proches pour maintenir les communications. Chaque appareil a la capacité d’accueillir environ 100 personnes et peut se ravitailler en vol, lui offrant une autonomie pouvant atteindre une semaine.
Pour parer aux menaces actuelles, ces avions devront être protégés contre les impulsions électromagnétiques provoquées par des explosions nucléaires, et ils seront dotés de systèmes de communication très sécurisés et modernes.
Du passé vers le futur
Les trois premiers E-4B ont été mis en service à la fin de 1974, suivis d’un quatrième en 1980. Leur mission reste la même : offrir un poste de commande aérien robuste et protégé pour le Président des États-Unis. L’US Air Force envisage désormais d’acquérir entre huit et dix nouveaux appareils, ce qui permettrait de doubler la modernisation de la flotte.
À l’international, la Russie compte elle aussi quatre Iliouchine Il-80, similaires aux E-4B américains, qui servent de centres aéroportés capables d’initier une frappe nucléaire et de voler plusieurs jours grâce au ravitaillement en vol. Le 9 mai 2022, l’Iliouchine Il-80 a même été présenté lors du défilé du jour de la Victoire en Russie.
Un usage stratégique aujourd’hui et demain
Aujourd’hui, un E-4B accompagne en général le Président lors de ses voyages à l’étranger et sert également le Secrétaire à la Défense ainsi que d’autres hauts responsables pour leurs déplacements internationaux. L’attribution du contrat à SNC représente ainsi une étape marquante dans une transformation qui devrait se concrétiser vers le milieu des années 2030.
Cette modernisation témoigne de la volonté des États-Unis de maintenir et d’adapter leurs capacités stratégiques aux innovations technologiques actuelles et futures, dans un paysage géopolitique en constante évolution.
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