Dans un climat déjà tendu, les liens entre les États-Unis, Taïwan et la Chine attirent de plus en plus l’attention. Les récentes décisions sur l’aide militaire américaine à Taïwan font sourciller et remettent en question la stabilité de la région et l’équilibre des forces. Alors que Pékin considère Taïwan comme une province en rébellion, Washington se retrouve dans une posture compliquée, devant jongler entre son attachement de longue date à Taïwan et ses négociations commerciales avec la Chine.
Les dessous politiques et diplomatiques
Sous la présidence de Donald Trump, les États-Unis ont vu leur relation avec la Chine devenir particulièrement complexe. Depuis les années 1970, après avoir arrêté de reconnaître diplomatiquement Taïwan au profit de la Chine, Washington doit constamment jouer sur deux tableaux. Pékin, de son côté, n’hésite pas à afficher ouvertement son ambition de reprendre le contrôle de Taïwan, allant même jusqu’à envisager l’usage de la force, ce qui accentue les tensions géopolitiques.
Un récent rapport du Washington Post a révélé que l’aide militaire de 400 millions d’euros destinée à Taïwan avait été refusée par l’administration Trump, bien qu’un responsable de la Maison Blanche précise que cette décision pourrait être revue. Cette hésitation intervient alors que se poursuivent des négociations commerciales avec Pékin, portant notamment sur les droits de douane et un possible accord concernant l’application TikTok.
Les liens États-Unis-Taïwan : un appui militaire important
Malgré les incertitudes actuelles, les États-Unis restent le principal fournisseur d’armes de Taïwan. Sous l’administration du président Joe Biden, plus de ventes d’armes américaines ont été approuvées pour renforcer les capacités défensives de l’île. En août dernier, à Anchorage en Alaska, des responsables américains et taïwanais se sont retrouvés pour discuter d’un accord de vente d’armes comprenant des drones, des missiles et des capteurs.
Cette coopération militaire est indispensable pour Taïwan face aux pressions répétées de Pékin. Le sénateur républicain Roger Wicker, qui préside la commission des forces armées du Sénat américain, s’est rendu à Taïwan fin août. Il a réaffirmé sa volonté de maintenir des liens étroits entre les deux pays en déclarant que « le maintien de nos libertés passe aussi par un renforcement de la coopération militaire ».
La riposte de Taïwan
Face aux menaces qui se multiplient, le gouvernement taïwanais intensifie ses efforts pour renforcer la préparation militaire. Le ministère de la Défense prévoit un budget exceptionnel pouvant atteindre 28 milliards d’euros – un véritable record – afin de moderniser ses équipements militaires et d’améliorer sa capacité à faire face à toute agression.
Le président taïwanais Lai Ching-te joue un rôle central dans ces initiatives, destinées à garantir la sécurité du pays tout en resserrant les liens avec des partenaires internationaux tels que les États-Unis.
Les chiffres et la politique
Les sommes en jeu sont importantes : là où l’aide militaire refusée s’élève à 400 millions d’euros, celle validée sous Joe Biden dépasse déjà les 2 milliards d’euros. Ces montants montrent combien Taïwan occupe une place stratégique dans le grand jeu des relations internationales.
La déclaration de Donald Trump, affirmant qu’il « ne soutient pas l’envoi d’armes sans contrepartie financière », illustre une démarche pragmatique qui pourrait bien influencer les futures décisions en matière d’assistance militaire, non seulement pour Taïwan, mais aussi pour d’autres partenaires comme l’Ukraine.
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