Giorgia Meloni est accusée de complicité de génocide concernant la situation à Gaza. Une plainte a été déposée devant la Cour pénale internationale, une accusation grave pour la Première ministre italienne.
Giorgia Meloni accusée de complicité de génocide concernant le conflit à Gaza
Le 7 octobre 2025, la scène politique italienne a été secouée par une affaire inédite : la Première ministre Giorgia Meloni fait désormais l’objet d’une plainte déposée devant la Cour pénale internationale (CPI) pour complicité de génocide dans le cadre du conflit à Gaza. Cette démarche, initiée par un collectif d’avocats et de professeurs de droit italiens, place le gouvernement de Rome dans une position particulièrement délicate face au droit international et aux engagements de l’Italie envers la communauté internationale.
Selon la plainte, la cheffe du gouvernement, ainsi que ses ministres de la Défense, Guido Crosetto, et des Affaires étrangères, Antonio Tajani, auraient participé indirectement à la commission d’un génocide à Gaza en fournissant des armes et un soutien militaire à Israël, malgré la gravité des crimes rapportés sur le terrain. Le dossier, déposé le 1er octobre 2025 à La Haye, affirme que « le gouvernement italien, par son soutien matériel, est devenu complice du génocide en cours et des graves crimes contre les droits de l’homme perpétrés contre le peuple palestinien ». Les plaignants demandent ainsi à la CPI d’ouvrir une enquête officielle afin d’examiner si le soutien de Rome à Israël constitue une participation à la perpétration d’actes de génocide, de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre.
Un bilan humain dramatique à Gaza
D’après l’agence Reuters, l’Italie figure parmi les trois principaux fournisseurs européens de matériel militaire à Israël entre 2020 et 2024, avec des livraisons d’hélicoptères légers, de canons navals et de composants destinés aux chasseurs F-35. Les chiffres du conflit aggravent la perception de cette plainte.
Selon les autorités sanitaires de Gaza, plus de 67 000 Palestiniens ont été tués depuis le début des opérations israéliennes, déclenchées après l’attaque du 7 octobre 2023, qui avait elle-même causé environ 1 200 morts en Israël. Ces pertes massives, ainsi que la destruction quasi totale des infrastructures civiles, ont poussé de nombreux États et organisations à qualifier la situation de génocide. C’est dans ce contexte que la plainte contre Giorgia Meloni prend une résonance politique majeure, l’Italie étant à la fois signataire du Statut de Rome et partenaire stratégique d’Israël.
Lors d’une interview sur la chaîne publique RAI, Giorgia Meloni a rejeté fermement les accusations, déclarant : « Je ne crois pas qu’il existe un autre cas semblable dans l’histoire. » Elle a dénoncé une « manipulation politique » et assuré que l’Italie n’avait autorisé aucune livraison d’armes à Israël après le 7 octobre 2023. Le ministère italien de la Défense a ajouté que les contrats d’armement évoqués par les plaignants avaient été signés avant le déclenchement de la guerre et que Rome avait exigé des garanties sur leur non-utilisation contre des civils. Néanmoins, les auteurs de la plainte maintiennent que ces livraisons, même antérieures, ont eu des effets directs sur les opérations israéliennes en cours et que la responsabilité italienne ne saurait être écartée.
La CPI, déjà saisie de plusieurs enquêtes liées à la situation en Palestine, a récemment émis des mandats d’arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou et le ministre de la Défense Yoav Gallant pour crimes contre l’humanité, actes de famine et meurtres.
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