Face à la menace de plus en plus importante de la Chine, Taïwan cherche à se défendre. Pour se protéger, le gouvernement vient de dévoiler un projet d’envergure : se doter d’un dôme de fer, comme Israël.
Taïwan envisage de se doter d’un dôme de fer
Lors de la fête nationale, le président taïwanais a annoncé un tournant dans la politique de défense du pays. La création du système T-Dome représente un projet d’envergure destiné à protéger l’île contre des frappes aériennes ou balistiques possibles de la part de la Chine. Le T-Dome est présenté comme un système de défense aérienne multicouche, capable d’intercepter missiles, avions et drones. Inspiré du célèbre dôme de fer israélien et des projets américains équivalents, il repose sur la notion dite de « sensor-to-shooter » : relier détecteurs et systèmes de tir afin de réduire le délai de réaction et d’augmenter la probabilité d’interception.
Actuellement, Taïwan s’appuie sur des missiles Patriot fournis par les États-Unis, ainsi que sur des systèmes indigènes comme le Sky Bow et le Chiang-Kong. L’intégration prévue dans le T-Dome doit permettre à ces éléments hétérogènes de répondre instantanément à toute menace, du plus petit drone de reconnaissance au missile balistique de très longue portée.
Cibler les nouvelles formes de guerre aérienne
Les experts taïwanais insistent sur l’importance du volet anti-drone du T-Dome. Selon le ministère de la Défense, près de 100 drones chinois ont été détectés survolant l’île en une seule semaine. Les coûts étant jugés prohibitifs pour les systèmes Patriot, l’armée développe des solutions plus économiques, combinant radars AESA, capteurs RF et munitions à fragmentation pour neutraliser ces appareils.
En parallèle, Washington pousse Taipei à renforcer ses capacités défensives, notamment face aux avancées de Pékin dans les technologies hypersoniques, les porte-avions et les avions furtifs. Un exemple très concret du défi : la base de la brigade 611, sur la côte est chinoise, a vu 36 nouvelles rampes de lancement être installées récemment, selon une analyse américaine.
Un pari stratégique et financier tous azimuts
Le T-Dome est le point d’orgue d’une transformation stratégique de la défense taïwanaise. Le président Lai a annoncé que la part dédiée aux forces armées grimpera à plus de 3 % du PIB en 2026 et atteindra 5 % en 2030. Une enveloppe budgétaire spéciale doit être proposée d’ici à la fin de l’année 2025 pour lancer la phase de conception et d’achat de matériel.
Un exemple : Taïwan a signé un contrat de 761 millions de dollars pour l’achat de lanceurs NASAMS destinés à la lutte contre les drones, et déploie déjà sur des îles périphériques des systèmes portables capables de détecter des drones à 6 km de distance.
Le T-Dome symbolise la détermination de Taïwan à défendre sa souveraineté, mais aussi sa capacité à moderniser son appareil militaire à l’heure où les États-Unis et le Japon encouragent les alliés asiatiques à assumer davantage leur défense. Le système vise également à envoyer un message fort à Pékin : Taipei ne renoncera pas à sa sécurité, quelles que soient les pressions.
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