Un départ prématuré dans une mission très contestée
L’amiral Alvin Holsey, chef du U.S. Southern Command (SOUTHCOM) depuis novembre 2024, prendra sa retraite le 12 décembre 2025, selon une annonce du secrétaire à la Défense, Pete Hegseth. Politico signale que ce départ moins d’un an après sa nomination est surprenant pour un poste habituellement couvert pendant trois à quatre ans.
La décision intervient alors que les États-Unis ont mené au moins cinq frappes depuis début septembre contre des embarcations accusées de trafic de drogue dans les Caraïbes, en lien avec le Venezuela. Ces opérations auraient tué au moins 27 de personnes, selon le média.
Le commandement américain affirme traiter les trafiquants présumés comme des « combattants illégaux », ce qui justifierait l’usage de la force selon l’administration actuelle.
Tensions internes : Holsey face à une ligne plus dure
The Guardian affirment que Holsey entretenait des divergences croissantes avec Pete Hegseth à propos de la stratégie utilisée contre les embarcations vénézuéliennes. Ces désaccords porteraient sur le niveau des frappes, la transparence des opérations et les conséquences civiles.
Alvin Holsey, cadre respecté ayant servi plus de 37 ans dans la Marine, exprimait jusqu’ici une ligne plus prudente, soucieuse de l’équilibre entre action militaire, contraintes légales et diplomatie régionale, relève AP News.
L’annonce officielle du secrétaire Hegseth loue le service de Holsey, son engagement et son leadership, mais ne fournit pas de motif précis pour ce départ anticipé.
Impacts et enjeux du départ d’Holsey dans le contexte Venezuela
Le Venezuela se trouve au cœur de cette crise militaire étasunienne. Caracas a condamné les frappes comme des violations de souveraineté et des actes de guerre, notamment après la mort de plusieurs civils ou pêcheurs.
Sur le plan intérieur aux États-Unis, le débat s’intensifie autour de la légalité de ces frappes, de la chaîne de commandement, et du respect des lois nationales et internationales. Des membres du Congrès demandent des explications sur les justifications légales et les critères d’engagement.
Alvin Holsey laisse un commandement dans une situation délicate : alors que le SOUTHCOM est sous forte pression pour agir plus durement, il devait aussi gérer les critiques grandissantes sur les pertes civiles, le manque de transparence, et les risques d’un affrontement direct avec le Venezuela. Son départ pourrait modifier la stratégie, soit en la rendant encore plus agressive, soit en renforçant le contrôle juridique et diplomatique sur ces opérations.
Perspectives : quel successeur, quelle direction stratégique ?
Le nom de celui ou celle qui succédera à Alvin Holsey n’a pas été annoncé. Le poste exige un profil capable de naviguer entre la volonté d’intensifier la lutte contre le trafic de drogue, déjà mise en avant par l’administration Trump, et les contraintes juridiques, diplomatiques et régionales imposées par des alliés internationaux.
Par ailleurs, plusieurs experts pointent que ce changement intervient dans un cadre plus large de restructuration militaire et de durcissement de la posture américaine. L’administration Trump a visiblement modifié la doctrine, adoptant un langage plus martial et des opérations plus directement ciblées, notamment en mer des Caraïbes, contre des embarcations présumées liées au Venezuela.
Alors qu’Alvin Holsey avait visiblement soulevé des préoccupations internes concernant les frappes, son retrait pourrait signifier une accélération de la ligne dure ou, au contraire, un ajustement si le successeur adopte une approche plus mesurée.
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