Essais de missiles : la Corée du Nord relance ses missiles hypersoniques

Le 22 octobre 2025, la Corée du Nord a annoncé avoir testé un nouveau système de missiles hypersoniques, un événement qui marque un tournant dans ses capacités balistiques. Ce tir intervient alors que Pyongyang poursuit son programme militaire tout en défiant les sanctions internationales. L’attention se focalise désormais sur le comment, le où et le pourquoi de ces essais de missiles.

Où le test a-t-il eu lieu et quand ?

Selon l’agence officielle nord-coréenne Korean Central News Agency (KCNA), les tirs de missiles hypersoniques ont été effectués “à départ du district de Ryokpho, près de la capitale Pyongyang” et ont visé une zone dans le nord-est du pays.

L’armée sud-coréenne a confirmé que l’événement s’est produit mercredi 22 octobre 2025, après une période de plusieurs mois sans essai visible de ce type. Cette relance des missiles hypersoniques intervient en amont du sommet de la Sommet de la Coopération économique Asie‑Pacifique (APEC), prévu début novembre en Corée du Sud, ce qui donne à l’essai une dimension politique.

Quand et comment l’essai a-t-il été réalisé ?

D’après KCNA, la manœuvre visait « à renforcer la durabilité et l’efficacité de la dissuasion stratégique contre les ennemis potentiels ». Les détails techniques restent minces : les deux projectiles hypersoniques ont été lancés vers le nord-est, atteignant une cible au sein même du territoire nord-coréen.

La vitesse ou la portée exacte des missiles n’a pas été divulguée par Pyongyang. Toutefois, l’AP rappelle que les armes hypersoniques volent à plus de cinq fois la vitesse du son et peuvent manœuvrer en vol, rendant leur interception très difficile.

Pourquoi cet essai de missiles hypersoniques ?

L’angle dégagé par Pyongyang met l’accent sur la défense automatique : selon un haut responsable militaire du régime, le nouveau système « est une preuve évidente de l’amélioration constante des capacités techniques d’autodéfense ».

En réalité, cet essai de missiles hypersoniques s’inscrit dans un contexte de compétition stratégique régionale et internationale. Il alerte les alliés de la Corée du Sud et les États-Unis sur l’évolution des capacités de la Corée du Nord. De surcroît, l’essai interrompt une accalmie des tirs balistiques. Pyongyang avait réduit le nombre de missiles lancés cette année, avant de lancer ce type d’arme avancée.

Comment la communauté internationale a-t-elle réagi ?

L’United States Forces Korea (USFK) a qualifié l’essai de « action illégale et déstabilisatrice » en violation des résolutions du United Nations Security Council.
Le lancement a suscité l’inquiétude en Corée du Sud et au Japon, où l’on évalue désormais l’impact potentiel d’une capacité de missiles hypersoniques capable de frapper de façon plus subtile et rapide.

Enfin, l’essai intervient en pleine préparation du sommet APEC dans la ville sud-coréenne de Gyeongju, ce qui confère à l’action une dimension symbolique renforcée.

Vers une nouvelle génération de missiles nord-coréens ?

Au-delà de la simple démonstration de force, les analystes estiment que la Corée du Nord franchit une étape technologique significative dans la conception de ses missiles hypersoniques. Le Hwasong-20 représenterait la première itération d’un missile hypersonique nord-coréen à propergol liquide. Sa vitesse permettrait de franchir 2 700 kilomètres en moins de 30 minutes, mettant le Japon et Guam dans sa zone de portée théorique.

Ces avancées s’inscrivent dans un programme accéléré depuis 2021. Pyongyang multiplie depuis les essais : en 2022, plus de 70 missiles avaient été lancés, un record historique pour le pays. En 2023, ce nombre est retombé à une trentaine, avant de remonter à l’automne 2025 avec l’introduction du programme hypersonique.

Sur le plan stratégique, cette montée en gamme remet en cause les dispositifs antimissiles actuels. Le système sud-coréen KAMD (Korean Air and Missile Defense), associé au THAAD américain, est conçu pour intercepter des projectiles classiques à trajectoire prévisible. Or, les missiles hypersoniques – capables de modifier leur altitude et leur direction en vol – réduisent drastiquement les marges de réaction. Les puissances régionales observent désormais chaque tir comme un signal politique. Pékin voit d’un bon œil l’émergence d’un nouvel acteur capable de détourner l’attention américaine de la mer de Chine méridionale.

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