Les États-Unis vont relancer des essais nucléaires. L’annonce est signée du président américain Donald Trump. Malgré tout, les objectifs précis et le calendrier restent très flous pour l’instant.
Le retour des essais nucléaires aux États-Unis
Dans un revirement stratégique majeur, le président américain Donald Trump annonce la reprise des essais nucléaires aux États-Unis, évoquant la nécessité de tester « nos armes nucléaires sur un pied d’égalité » avec la Russie et la Chine. Par cette décision, Donald Trump rompt avec plus de trois décennies d’abstinence des États-Unis en matière d’essais nucléaires, ouvrant une nouvelle ère de tension stratégique.
Le président a publié sur son réseau social : « En raison des programmes d’essais d’autres pays, j’ai ordonné au Département de la Défense de commencer à tester nos armes nucléaires sur une base équivalente. Ce processus débutera immédiatement. » Cependant, cette formulation pose plusieurs questions importantes. Déjà, Donald Trump n’explique pas clairement s’il s’agit des seuls vecteurs nucléaires (missiles, sous-marins) ou d’explosions nucléaires véritables, sachant que le dernier test nucléaire mené par les États-Unis remonte à 1992.
Le président évoque une « reprise immédiate », mais des experts soulignent que, techniquement, le redémarrage pourrait prendre entre 24 et 36 mois. Ainsi, l’annonce de la reprise des essais nucléaires reste floue quant à sa nature (explosion, vecteur, simulation) et à son calendrier.
Contexte stratégique : rivalités, traité et enjeux
Pour bien comprendre cette décision, il faut la replacer dans un contexte de compétition nucléaire grandissante. Les États-Unis sont sous pression : la Russie et la Chine modernisent leurs forces stratégiques, et Trump lui-même justifie sa décision en évoquant la nécessité d’agir « sur un pied d’égalité ». Le régime international repose largement sur le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE), conclu en 1996, que les États-Unis ont signé mais pas ratifié.
En même temps, des voix s’élèvent : l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) et des États tiers mettent en garde contre une remise en cause de la norme mondiale qui interdit les explosions nucléaires. En clair, la perspective d’une « reprise des essais nucléaires » relance des équilibres stratégiques et juridiques fragiles.
La décision de reprise des essais nucléaires comporte des incertitudes majeures. Techniquement, la dernière explosion nucléaire américaine remonte à septembre 1992, et le site historique de test, le Nevada National Security Site (anciennement Nevada Test Site), est depuis utilisé essentiellement pour des simulations. Côté coût et délai, certains estiment que le redémarrage complet pourrait prendre des années et entraîner des dizaines, voire des centaines de millions de dollars de dépenses.
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