Construire un abri sûr en forêt sans outillage demande de la débrouillardise mais permet de s’abriter en cas de besoin. Avant toute chose, il convient de choisir soigneusement le lieu d’implantation pour minimiser les risques.
La sécurité prime
Ecartez les zones à risque de chutes d’arbres ou d’inondations même mineures. Loin des bords de rivière ou de chemins fréquentés, choisissez de préférence un terrain plat et stable, à l’abri des vents dominants, de préférence au pied d’une pente pour ne pas être exposé aux écoulements. Pensez à prévenir vos proches de votre lieu de bivouac au cas où.
Matériaux disponibles
En forêt, les matériaux de construction sont légion mais nécessitent discernement. Priorisez les branches souples ou feuilles mortes plutôt que les rondins ou écorces, plus lourdes. Ecartez bois pourris et végétaux épineux ou urticants. Commencez par un bon ménage autour du futur emplacement en vous aidant éventuellement de bâtons pour repousser les herbes et broussailles.
Abri sommaire de branches
Tapez verticalement en cercle des branches d’environ 1m de long et 2-3cm de diamètre en choisissant un diamètre intérieur légèrement supérieur à votre taille. Croisez alors horizontalement d’autres branches plus fines pour former murs et toiture, en veillant à bien emboîter les éléments. Calculez une ouverture pour l’entrée que vous pourrez occasionnellement calfeutrer.
Abri au pied d’un arbre
De nombreux arbres offrent naturellement de bonnes positions d’implantation. Préférez les spécimens à grandes branches basses et étalées qui feront office de toiture naturelle. Dégagez l’espace au sol en grattant la terre et en repoussant branchages et feuilles mortes sur les côtés pour établir un espace au sec. Veillez à ne pas abîmer l’écorce ni les racines de l’arbre hôte.
Enduits naturels d’étanchéité
Si les conditions météo le requièrent, rien ne s’oppose à imperméabiliser légèrement l’abri grâce à des enduits naturels. La sève et résines d’arbres résineux comme le pin ou le sapin, lorsqu’elles sont fraîches, peuvent être appliquées sur les branches en guise de scellement. La terre argileuse est également un bon isolant lorsqu’elle est malaxée avec de l’eau.
Isolation au sol
Que ce soit pour un abri sommaire ou un campement de fortune, isoler le sol est essentiel. Sur place, feuilles mortes, herbes sèches, mousses et brindilles s’accumulent en couche épaisse et compacte directement au sol ou sur une bâche à défaut. Cet isolant naturel assurera un fond de couchage au sec et tiède même par temps humide.
Toiture végétale
Les branchages entrelacés en toiture offrent déjà une bonne protection mais d’autres éléments végétaux peuvent compléter l’isolation. Posez des branchages plus fins puis des couches de feuilles et d’aiguilles recouvrant les espaces vides. Terminer par une épaisse couche d’herbes ou fines branches qui retiendront le tout. Cela assurera étanchéité et isolation thermique et acoustique.
Confort rudimentaire
À défaut de matelas ou sac de couchage, un lit de feuilles permet de prendre un peu de hauteur et se préserver de l’humidité. Vous pouvez confectionner une couverture artisanale en branchages fins assemblés. Un petit foyer sera établi à distance de la structure végétale, sur une assise de pierres si possible, à l’abri des courants d’air.
Entretien et rangement
Pensez à l’hygiène et au confort futurs : renouvelez les isolants si nécessaire, aérez et rangez l’ensemble à votre départ. Refermez l’ouverture sous une grosse pierre ou branchage pour ne laisser aucune trace de votre passage afin de préserver l’environnement naturel. Dans l’idéal, effacez vos empreintes autour du lieu pour ne pas attirer l’attention.
En respectant ces consignes élémentaires, votre abri de fortune, bien que rudimentaire, assurera confort et protection quelques jours en attendant les secours ou le retour chez vous. L’essentiel est de ne jamais se mettre en péril et de ne pas perturber durablement le milieu naturel. Cette expérience vous aura appris à vous débrouiller avec peu en cas de nécessité.