Un point du plan de paix américain stipule la réouverture du point de passage de Rafah. Il doit permettre à la population de Gaza de fuir et de faire entrer l’aide humanitaire.
Le point de passage de Rafah ouvert selon Israël
Le 3 décembre 2025, Israël a annoncé la réouverture prochaine du point de passage de Rafah, au sud de la bande de Gaza, affirmant qu’un accord avait été conclu avec l’Égypte. Quelques heures plus tard, Le Caire a opposé un démenti catégorique, affirmant qu’aucune coordination bilatérale n’existait. Cette annonce contradictoire survient alors que la crise humanitaire dans l’enclave palestinienne atteint un niveau critique, plus de 1,8 million de personnes étant déplacées selon les Nations unies.
L’annonce israélienne a été formulée dans un communiqué gouvernemental diffusé dans la matinée du 3 décembre. « L’ouverture du passage pourrait permettre à des civils de Gaza de sortir dans les prochains jours », indiquait le texte officiel publié à Jérusalem. Selon les autorités israéliennes, cette décision devait marquer une « étape humanitaire majeure » après plusieurs mois de fermeture quasi totale de la frontière entre Israël, Gaza et l’Égypte.
Mais au Caire, la réaction a été immédiate. Le porte-parole du ministère égyptien des Affaires étrangères, a rejeté publiquement cette affirmation : « Aucun accord bilatéral n’a été conclu avec Israël sur Rafah », a-t-il déclaré dans un communiqué diffusé par la télévision publique. Il a ajouté que toute discussion sur la gestion du passage frontalier devait passer par « des canaux palestiniens officiels », réaffirmant ainsi la position constante de l’Égypte, selon laquelle elle ne reconnaît pas la présence israélienne à Rafah depuis l’offensive de 2024.
Rafah, un point névralgique au cœur de la crise de Gaza
Depuis l’offensive israélienne de mai 2024, les troupes de Tsahal contrôlent la zone du poste-frontière de Rafah, située à l’extrême sud de la bande de Gaza. Ce verrou stratégique, unique sortie vers l’extérieur non contrôlée par Israël avant la guerre, est désormais fermé depuis plus de six mois. Sa fermeture a gravement limité le flux de l’aide humanitaire et l’évacuation des blessés.
Les organisations humanitaires internationales qualifient la situation de dramatique. Plus de 1,8 million de Gazaouis ont été déplacés à l’intérieur du territoire, et plus de 75 % d’entre eux dépendent entièrement de l’aide internationale, selon les données publiées par les Nations unies. Malgré les convois d’urgence autorisés par Israël via les points de Kerem Shalom et d’Erez, la majorité des ONG insistent sur la nécessité de rouvrir Rafah, seul passage capable d’absorber un volume d’aide suffisant pour répondre aux besoins.
L’Égypte, de son côté, se montre prudente. Le Caire redoute un afflux incontrôlé de réfugiés palestiniens sur son territoire et insiste sur le respect des accords sécuritaires bilatéraux. Selon un diplomate égyptien interrogé par plusieurs médias, toute réouverture doit être « coordonnée avec l’Autorité palestinienne et sous supervision internationale ». Dans les faits, le passage de Rafah reste donc un symbole : celui du blocus imposé à la bande de Gaza et des tensions politiques qui minent la coopération régionale.
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