Service militaire volontaire : pourquoi la Belgique prépare déjà ses jeunes au pire

Face à une situation géopolitique de plus en plus tendue, surtout depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie en 2022, plusieurs pays européens se mobilisent pour renforcer leurs forces armées face à la menace croissante de la Russie. La Belgique et les Pays-Bas viennent d’annoncer des plans ambitieux visant à augmenter le nombre de réservistes et d’effectifs militaires, soulignant ainsi l’importance d’une défense renforcée dans le climat actuel.

L’initiative belge pour booster le nombre de réservistes

En Belgique, on a lancé une nouvelle stratégie pour augmenter considérablement le nombre de réservistes, tandis que le Danemark a opté pour un service militaire obligatoire pour les femmes. Actuellement, le pays compte environ 6 600 réservistes, soit un peu plus que la limite fixée à 6 000. Le pari est grand : atteindre 20 000 réservistes dans un avenir proche. Pour y parvenir, tous les jeunes Belges âgés de 18 ans recevront une lettre d’information concernant le service militaire volontaire, afin de les sensibiliser et de les inciter à s’engager dans la réserve.

Les jeunes qui s’engageront pour une année toucheront environ 2 000 € par mois, une aide financière non négligeable. Ceux qui ne prolongeront pas leur engagement après cette première année resteront néanmoins réservistes pendant 10 ans. Le ministre belge de la Défense, Theo Francken, a rappelé que « tous les programmes de formation sont complets et les instructeurs ne sont pas assez nombreux pour répondre à la demande importante de service militaire ».

Le plan prévoit de recruter 500 réservistes supplémentaires par an à partir de 2026, avec l’objectif d’atteindre 1 000 nouveaux recrutements annuels dès 2027. Ainsi, d’ici 2029, la Belgique espère avoir recruté 5 600 nouveaux réservistes.

Le modèle néerlandais inspiré par la Suède

Du côté des Pays-Bas, les ambitions sont tout aussi fortes. Le pays envisage de presque tripler ses effectifs militaires, passant de 70 000 à 200 000 personnes d’ici 2030. Inspirée du modèle suédois, cette initiative invite tous les Néerlandais âgés de 17 ans à répondre à une enquête volontaire sur leurs aptitudes et motivations vis-à-vis de la défense nationale, enquête qui pourrait bien devenir obligatoire plus tard.

Pour séduire les jeunes vers une carrière militaire, l’armée néerlandaise propose aux personnes de 18 à 27 ans d’expérimenter la vie militaire pendant un an. Le capitaine-lieutenant Erik Noordam explique d’ailleurs que « les gens veulent contribuer mais n’ont aucune idée de ce que signifie faire partie de l’armée ». Il ajoute que « l’année de service permet de franchir ce seuil […] c’est un moyen très simple d’essayer l’armée ». Le secrétaire d’État néerlandais à la Défense, Gijs Tuinman, joue un rôle important dans cette démarche.

La sécurité nationale en jeu

Ces initiatives se dessinent dans un climat de tensions géopolitiques en Europe, particulièrement après les événements survenus en Ukraine. L’idée d’une année de service attire non seulement les jeunes vers les forces armées, mais permet aussi de mieux se préparer face aux défis sécuritaires actuels.

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