La guerre en Ukraine est devenue un laboratoire pour tester des technologies militaires avancées, brouillant les frontières entre cyberguerre et drones. Ce pas en avant technologique marque une nouvelle phase dans le conflit et complique la vie des défenses ukrainiennes déjà sous pression. Moscou utilise de plus en plus de drones lancés depuis des bateaux, ce qui soulève des questions sur l’évolution de ses stratégies militaires et montre aussi comment d’autres pays, de façon indirecte, participent par le biais de la fourniture de composants indispensables.
Intensification des frappes russes
La Russie a récemment intensifié ses attaques aériennes contre l’Ukraine en multipliant l’attaque massive de drones pour réaliser des frappes ciblées. Le dernier modèle, nommé CBTS.611000, est désormais au cœur de sa stratégie. Conçu pour servir à la fois de dispositif de reconnaissance et de leurre, ce drone peut aussi embarquer une ogive pouvant peser jusqu’à 15 kilogrammes. Lors de certaines nuits, plusieurs centaines de missiles et drones ont été lancés, submergeant les défenses antiaériennes ukrainiennes qui n’arrivent pas à intercepter tous les engins.
Cette nouvelle flotte inquiète particulièrement les Ukrainiens, car elle montre que la Russie redouble d’efforts pour dominer le ciel du pays. Par ailleurs, la production mensuelle de 5 200 drones semblables au Shahed met en lumière la détermination de Moscou à maintenir une pression constante. Parmi ces appareils, environ 2 500 sont employés exclusivement comme leurres pour dérouter les militaires ukrainiens.
Caractéristiques techniques du drone CBTS.611000
Le drone CBTS.611000 se distingue par son design en aile delta, qui rappelle le Shahed-136, mais dans une version un peu réduite. Cette configuration lui offre une meilleure agilité tout en lui permettant d’exercer une action offensive appréciable grâce à sa charge utile. Ses pièces proviennent principalement de Chine, avec notamment un moteur bicylindre DLE-60, un système de navigation, des contrôleurs de vol et des servomoteurs fabriqués par diverses entreprises chinoises.
Cette dépendance envers la production chinoise montre bien le rôle important de Pékin dans l’approvisionnement militaire de la Russie. Même si la Chine n’est pas officiellement impliquée dans le conflit en Ukraine, son soutien se fait sentir à travers l’achat de pétrole russe et la vente de matériel électronique à double usage.
GUR publishes components of a new Russian UAV used as a decoy and reconnaissance, it can also carry a warhead weighing up to 15 kg.
All components and blocks are of Chinese origin.
The UAV is also equipped with a Chinese copy of Australian RFD900x data transmission… pic.twitter.com/EVd7AxBIEA
— MAKS 25
(@Maks_NAFO_FELLA) July 22, 2025
Implications géopolitiques
La situation actuelle pose de sérieuses questions sur la place des fournisseurs internationaux dans ce conflit. En plus de la Chine, certains composants utilisés dans les drones russes proviennent de Taïwan, des États-Unis, d’Iran et de Suisse. Cette variété d’approvisionnements illustre comment la Russie parvient à contourner certaines restrictions pour renforcer son arsenal.
Les renseignements militaires ukrainiens (HUR) ont joué un rôle de premier plan en identifiant et en étudiant ces nouveaux drones. En mettant la main sur deux exemplaires du CBTS.611000, le HUR a pu fournir des infos détaillées sur ses pièces, confirmant notamment que « l’ensemble des autres composants du drone […] sont conçus par diverses entreprises chinoises ».
L’implication indirecte de plusieurs pays rappelle qu’il faut garder un œil bien attentif sur les transferts technologiques sensibles tout en renforçant la coopération internationale. Tant que le conflit se poursuit, la capacité de l’Ukraine à faire face à ces nouvelles menaces reposera largement sur le soutien international et le renforcement constant de ses défenses.
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