Alors que le conflit en Ukraine entre dans sa troisième année, l’armée russe fait face à une réalité stratégique : l’essoufflement progressif de son stock hérité de l’ère soviétique. Pour pallier ce manque, Moscou multiplie les partenariats d’armement, en particulier avec la Corée du Nord. Une orientation qui marque un tournant dans l’approvisionnement militaire russe et reflète un changement profond dans sa stratégie de Défense.
Une armée russe en rupture avec l’héritage soviétique
L’armée russe a longtemps pu s’appuyer sur un impressionnant arsenal hérité de l’époque soviétique. Tanks, obusiers, véhicules blindés : des stocks immenses ont permis à Moscou de soutenir son effort militaire sans dépendre excessivement de la production moderne. Mais cette réserve historique s’épuise à un rythme accéléré.
Depuis le début de la guerre en Ukraine, les entrepôts militaires russes ont été massivement sollicités. Aujourd’hui, la cadence des livraisons vers le front a retrouvé un niveau équivalent à celui observé avant 2022, signe d’un recul de l’intensité logistique. En parallèle, les centres de réparation reçoivent désormais moins de matériel endommagé, laissant entendre une raréfaction du matériel disponible à remettre en état. Pour certains experts, cela traduit une tension grandissante sur les capacités de réapprovisionnement russes.
Le recul des transferts depuis les bases de stockage laisse entrevoir un scénario inquiétant pour Moscou : une rupture prochaine dans certaines catégories clés d’équipements lourds. Cela pourrait contraindre l’armée russe à revoir en profondeur ses méthodes de combat et à accélérer ses alliances en matière de Défense.
La Corée du Nord, nouveau pilier logistique de la Russie
En parallèle de l’épuisement de son arsenal domestique, la Russie cherche activement de nouveaux relais pour sa logistique militaire. C’est dans ce contexte qu’émerge la Corée du Nord comme partenaire stratégique, explique le Financial Times. En 2024, une part importante des livraisons d’armes russes, notamment les explosifs, transite désormais par des ports reliés à Pyongyang.
Cette intensification des échanges se chiffre en centaines de milliers de tonnes de matériel. Missiles balistiques, obusiers, munitions… Pyongyang fournit désormais une part significative de l’arsenal utilisé par Moscou. Pour l’armée russe, cette alliance représente une bouffée d’oxygène. Mais elle révèle aussi une perte d’indépendance industrielle, en contraste total avec l’image d’autosuffisance que la Russie cherche à entretenir.
Derrière cette coopération, se profile une nouvelle réalité : la Russie n’est plus en mesure de subvenir seule aux besoins de son armée. Le recours à la Corée du Nord est donc moins un choix idéologique qu’une nécessité tactique. Il montre à quel point la guerre a érodé la résilience des infrastructures militaires russes.
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