La controverse autour d’Alstom et du métro de Barcelone s’est transformée en bataille ouverte. L’entreprise a annoncé avoir formellement contesté l’exclusion de sa candidature à un appel d’offres de 331 millions d’euros pour la fourniture de 39 nouveaux trains.
La décision de TMB (Transports Metropolitans de Barcelona) découle directement d’une clause imposée par la municipalité de Barcelone, fondée sur la liste établie par l’ONU en 2023 recensant 97 entreprises liées aux colonies israéliennes. Pour Alstom, qui nie toute activité en territoire occupé et revendique une politique stricte de respect des droits humains, ce veto constitue une injustice majeure.
Alstom face à la clause onusienne de Barcelone
La mairie de Barcelone, soutenue par le conseil municipal en mai 2025, a voté une résolution interdisant aux entreprises figurant sur la liste du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme de soumissionner aux appels d’offres municipaux. Cette base de données comprend 97 compagnies accusées de tirer profit des colonies israéliennes en Cisjordanie ou à Jérusalem-Est.
TMB a intégré cette clause dans l’appel d’offres destiné à moderniser son réseau de métro. Le 14 août 2025, Alstom a reçu la confirmation que son dossier était rejeté en raison de sa présence sur la liste. Selon les documents consultés par El País, l’appel d’offres exige des candidats une déclaration responsable confirmant leur absence de lien avec les territoires occupés, condition que l’industriel français ne pouvait remplir à cause de sa situation administrative actuelle.
Alstom conteste et assure ne plus avoir de liens avec les colonies
Alstom a immédiatement déposé un recours devant le Tribunal de Contratación del Sector Público. Dans son communiqué, l’entreprise affirme « ne pas exercer d’activités dans les territoires palestiniens occupés ni en lien avec ceux-ci » et précise avoir demandé à plusieurs reprises à être retirée de la liste onusienne depuis 2023, sans obtenir de réponse. Elle estime que l’impossibilité de fournir des explications dans le processus viole le droit de la concurrence et les principes européens de transparence.
Dans un entretien relayé par Ara.cat, un porte-parole d’Alstom souligne : « Nous avons cessé toute activité liée aux projets controversés et nous appliquons des standards éthiques internationaux. Être exclus sur la base d’informations obsolètes est injuste et disproportionné ». La société insiste sur son engagement auprès du Pacte mondial de l’ONU et de l’Organisation internationale du travail.
Impact économique et tensions sociales à Barcelone
L’usine Alstom de Santa Perpètua de Mogoda, au nord de Barcelone, emploie environ 1 100 salariés. Pour les syndicats, la perte de ce contrat met directement en péril la stabilité de centaines de familles dépendantes de l’activité ferroviaire. Selon les représentants cités par El País, « un appel d’offres de cette envergure garantit plusieurs années de charge de travail. Sans lui, l’avenir du site est compromis ».
L’affaire dépasse donc la simple dispute contractuelle. Le président de la Generalitat, Salvador Illa, qui avait annoncé en juin un plan de modernisation du métro catalan, doit désormais arbitrer entre le respect de la décision municipale et la défense de l’emploi industriel local.
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