La sécurité de la base sous-marine de l’Île-Longue, dans le Finistère, a été récemment mise à l’épreuve par le passage non prévu de plusieurs drones. L’événement soulève des questions importantes, à la fois à cause de la sensibilité du site et des répercussions pour la défense nucléaire française.
Des survols nocturnes et la riposte militaire
Dans la soirée du jeudi 4 décembre, vers 19 h 30, cinq drones ont survolé la base sous-marine de l’Île-Longue, rapporte Le Monde. Cette base héberge les sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE) qui constituent une composante centrale de la dissuasion nucléaire française. Située près de la rade de Brest, la base est protégée par un dispositif de sécurité strict comprenant le bataillon de fusiliers marins et 120 gendarmes maritimes.
La intrusion de drones a entraîné le déploiement immédiat d’un dispositif de lutte antidrones. Le bataillon de fusiliers marins, responsable de la sécurité du site, a effectué plusieurs tirs pour neutraliser ces intrusions aériennes. Le nombre exact de tirs n’a pas été précisé, mais l’emploi du terme « plusieurs » indique une réaction soutenue.
Silence des autorités
L’incident a été révélé par la gendarmerie, mais ni la préfecture maritime de l’Atlantique ni le parquet n’ont fait de commentaires immédiats malgré les demandes de l’Agence France-Presse (AFP). Ce silence soulève des questions sur la façon dont l’information est traitée et partagée avec le public, surtout pour un événement de cette nature.
Où se trouve la base et quels antécédents ?
La base de l’Île-Longue est implantée sur la presqu’île de Crozon, un emplacement stratégique en Europe du Nord. Ces survols ne sont pas une première dans la région : ces derniers mois, de multiples signalements ont fait état de la présence de drones au-dessus de sites sensibles, notamment des aéroports et des installations militaires. Un précédent survol a été signalé dans la nuit du 17 au 18 novembre.
Les conditions lumineuses étaient particulièrement favorables lors de ces survols, en raison d’une « superlune », ce qui rendait l’observation visuelle plus aisée.
Enjeux politiques et stratégiques
Cette série d’incidents alimente des interrogations sur les motivations de ces actions. Des responsables locaux évoquent une possible implication étrangère, pointant notamment la main de Moscou, sans que rien ne soit formellement prouvé. Cette hypothèse nourrit les tensions géopolitiques et met en lumière la vulnérabilité des infrastructures militaires dans une région déjà marquée par des tensions internationales.
La multiplication des survols dans des zones interdites met en évidence la nécessité d’améliorer les capacités de détection et de neutralisation des drones. Elle pose aussi la question de la coordination entre les différentes unités militaires chargées de la protection des sites stratégiques.
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