Antisémitisme : après ses propos envers Emmanuel Macron, l’ambassadeur des États-Unis convoqué au Quai d’Orsay

Une convocation rarissime au Quai d’Orsay. L’ambassadeur des États-Unis en France, Charles Kushner, doit s’expliquer après une sortie polémique concernant la lutte contre l’antisémitisme dans l’Hexagone et une charge directe contre Emmanuel Macron.

Charles Kushner convoqué au Quai d’Orsay après sa sortie sur la lutte contre l’antisémitisme

Un incident diplomatique rarissime secoue Paris : l’ambassadeur américain, Charles Kushner, est convoqué au Quai d’Orsay après avoir violemment critiqué Emmanuel Macron dans une lettre ouverte sur la lutte contre l’antisémitisme. Le diplomate estime que l’action des autorités françaises contre ce fléau est insuffisante. En franchissant un interdit diplomatique majeur, il déclenche une crise entre les deux pays.

Ainsi, la lutte contre l’antisémitisme devient un enjeu diplomatique, lorsque l’ambassadeur des États-Unis, Charles Kushner, adresse une lettre au président Emmanuel Macron, l’accusant de faiblesse face à la montée des actes antisémites. Cette prise de position inédite entraîne une convocation officielle au Quai d’Orsay. Déjà à Paris, l’onde de choc se propage, ravivant les tensions.

Depuis le 7 octobre 2023, la France subit une flambée d’actes antisémites, avec un bond de 436 incidents en 2022 à 1 676 en 2023, puis 1 570 en 2024, selon des chiffres du ministère de l’Intérieur et du CRIF. Dans sa charge contre Emmanuel Macron, Charles Kushner dénonce une absence d’action suffisante et fustige le discours français favorable à la reconnaissance d’un État palestinien. Il affirme : « Il ne se passe pas un jour en France sans que des Juifs soient agressés dans les rues, des synagogues et des écoles dégradées ».Immédiatement, Paris réagit et juge ces propos « inacceptables ». Dans un communiqué, le Quai d’Orsay rappelle que la France est « pleinement engagée » dans la lutte contre l’antisémitisme.

Diplomatie contrariée : entre ingérence et soutien institutionnel

Dans sa réponse officielle, le ministère des Affaires étrangères invoque le droit international, rappelant que le devoir de non-ingérence figure dans la Convention de Vienne, et affirme que ces critiques sont contraires à la confiance attendue entre alliés. Pourtant, à Washington, l’administration américaine tient bon. Le porte-parole du Département d’État, Tommy Pigott, déclare que l’ambassadeur remplit parfaitement sa mission : « Il fait un excellent travail pour défendre les intérêts américains. » Les États-Unis voient d’un très mauvais œil la reconnaissance de l’État palestinien par Paris.

Pour la France, il n’est pas question de recevoir des leçons de l’ambassadeur américain : ses critiques sont perçues comme une atteinte aux affaires intérieures et une remise en cause de l’engagement français, inscrit dans les valeurs républicaines. Dans le même temps, l’État français maintient un niveau élevé de sécurité pour les lieux juifs : synagogues, écoles et commerces restent sous vigilance accrue, conformément à la politique de lutte contre l’antisémitisme.

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