Depuis le début de la guerre en Ukraine, Kiev cherche à muscler son aviation pour concurrencer la Russie. La France a déjà livré quelques Mirage 2000. Mais l’Ukraine pousse pour bénéficier des Rafale.
L’Ukraine cherche à se procurer des Rafale
Depuis l’invasion russe de février 2022, l’Ukraine s’emploie à restructurer son aviation de combat en intégrant des plateformes occidentales. Selon le président Volodymyr Zelensky, « Je mène trois discussions parallèles concernant les avions avec les Suédois, avec les Français, et avec les Américains. » Dans ce cadre, l’Ukraine cherche à se procurer des Rafales français, ce qui constitue un tournant dans sa stratégie aérienne.
L’Ukraine, confrontée à une armée de l’air vieillissante issue de l’ère soviétique, vise une montée en gamme. Le Rafale, appareil de 4e+ génération français, répond à plusieurs critères d’intérêt stratégique. En effet, cet avion de combat est entièrement construit avec des composants français ; il serait donc exempt d’une clause américaine ITAR. Cela représente un avantage en matière d’exportation pour Kyiv. En outre, la société Dassault Aviation a indiqué qu’elle était « prête » à livrer des Rafales à l’Ukraine si une demande officielle était émise.
Par ailleurs, l’intérêt ukrainien est conditionné par un projet d’envergure : constituer une flotte de l’ordre de 250 avions de chasse modernes à l’horizon du moyen terme. Ainsi, le Rafale s’inscrit dans un triptyque retenu par Kyiv : les plateformes F-16 américaines, Saab JAS 39 Gripen suédoises et les Rafales français.
Où en sont les négociations et les obstacles
La confirmation est venue : Volodymyr Zelensky a déclaré que les discussions avec la France étaient en cours pour le Rafale. Cependant, rien n’a encore été officiellement autorisé : la France n’a pas publié de décision de livrer des Rafales à l’Ukraine, et l’État-major français indique que son propre format d’armée de l’air reste prioritaire.
Un des obstacles identifiés est la logistique : intégrer un nouveau type d’avion implique la formation des pilotes, la maintenance, une chaîne d’approvisionnement et la compatibilité des munitions. Certains analystes estiment qu’un parc constitué de trois plateformes distinctes pourrait poser un casse-tête logistique majeur à l’Ukraine. Un autre frein est temporel : même si la volonté existe, la livraison de Rafales prendra du temps. La France réduit le nombre de ses Mirage 2000 pour les envoyer à destination de l’Ukraine comme solution transitoire.
Si l’Ukraine parvenait à intégrer le Rafale, cela marquerait un saut qualitatif, notamment en matière de supériorité aérienne, de projection et d’appui au sol, dans le contexte de la guerre. Le Rafale permettrait à l’Ukraine de porter atteinte aux capacités russes de façon plus agressive, tout en s’inscrivant dans la modernisation des forces armées. Cependant, cette acquisition intervient dans un contexte de conflit actif : l’Ukraine est déjà engagée dans la réception d’autres plateformes comme les F-16 ou les Gripen, ce qui implique une gestion complexe des ressources. Le choix du Rafale viendrait en complément à ces appareils, mais soulève la question de l’intégration dans l’effort de guerre.
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