Le système Proteus doit permettre de faire face à toutes les menaces de type drones. L’armée française vient de recevoir les 6 premiers exemplaires du Standard 1, avant une évolution importante prévue dès 2026.
L’armée française déploie 6 systèmes Proteus
Depuis septembre 2025, le système Proteus est officiellement en service au sein de l’armée française. Six exemplaires du Standard 1 ont rejoint le 35ᵉ régiment d’artillerie parachutiste (35ᵉ RAP) à Tarbes, marquant une première étape avant la montée en puissance industrielle prévue dès 2026. Pensé pour contrer l’explosion des menaces liées aux drones, le Proteus combine pragmatisme, innovation et urgence opérationnelle.
Le Proteus n’est pas une initiative industrielle classique. Né dans les ateliers de l’armée de Terre, il repose sur la réutilisation d’armes existantes. Le premier standard intègre un canon de 20 mm monté sur un camion TRM 2000, associé à la caméra thermique SANDRA, issue du système Mistral très courte portée. Quatre personnels suffisent pour le servir et engager des menaces allant du micro-drone à 500 m à des hélicoptères à 1 500 m, voire des cibles terrestres jusqu’à 2 000 m.
Cette approche illustre une logique de rationalisation assumée. Comme l’explique le lieutenant-colonel Jean-Xavier, cité par Forces Operations Blog : « Il s’agit de chercher à réduire la vulnérabilité des unités de combat à moindre coût en donnant un moyen de protection généraliste susceptible d’assurer la défense à très basse altitude. » L’objectif est clair : offrir rapidement aux régiments une capacité robuste et adaptable contre cette nouvelle arme omniprésente dans les différents conflits mondiaux.
Un programme en pleine accélération pour l’armée française
Le 35ᵉ RAP a reçu six Proteus Standard 1, mais la trajectoire est bien plus ambitieuse. Un appel d’offres doit aboutir à la production de 50 exemplaires à livrer en 2026. La rapidité de mise en service surprend : en quelques semaines, l’armée est passée du design à la démonstration, puis à la livraison. Ce rythme illustre la volonté de l’état-major de répondre immédiatement à la prolifération des drones de combat observée en Ukraine et au Moyen-Orient. L’armée française entend ainsi combler un vide capacitaire identifié de longue date.
Si le Standard 1 marque une première réussite, l’évolution est déjà en marche. Le futur Proteus Standard 2 sera doté d’un logiciel de conduite de tir développé en interne et renforcé par une intelligence artificielle conçue avec le soutien de l’Agence ministérielle pour l’IA de défense (AMIAD). Cette dimension algorithmique doit améliorer la détection, l’identification et la réactivité face à des essaims de drones.
Les premières évaluations menées par la Section technique de l’armée de Terre (STAT) indiquent un gain de performance estimé à 30 % par rapport à du matériel similaire standard. Cette marge témoigne du potentiel du système pour redéfinir la défense rapprochée des unités. À terme, le Proteus pourrait s’intégrer dans une bulle de protection multicouche reliant radars, systèmes sol-air et moyens de guerre électronique.
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