Le 10 août 2025, le président azerbaïdjanais Ilham Aliyev et son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky se sont entretenus par téléphone. Dans un contexte de tensions militaires exacerbées par des frappes russes visant des infrastructures azerbaïdjanaises en territoire ukrainien, Bakou réaffirme sa volonté de poursuivre la coopération énergétique avec Kyiv.
Frappes russes : des infrastructures azerbaïdjanaises ciblées
Les présidents Aliyev et Zelensky ont condamné ce qu’ils qualifient de frappes délibérées de la Russie contre un site de stockage de pétrole appartenant à la Société nationale du pétrole d’Azerbaïdjan (SOCAR) à Odessa, ainsi que contre d’autres infrastructures, dont une station de compression de gaz acheminant du gaz azerbaïdjanais vers l’Ukraine.
Selon l’Agence Anadolu, ces attaques ont également touché un oléoduc diesel, provoquant un incendie majeur et des dommages matériels considérables. Le ministère russe de la Défense a confirmé avoir visé des installations « soutenant le complexe militaro-industriel ukrainien ».
Une coopération énergétique que Bakou juge indestructible
Malgré ces destructions, Bakou reste ferme. Les deux chefs d’État ont affirmé que ces frappes n’entraveront pas la coopération énergétique entre l’Azerbaïdjan et l’Ukraine.
Avant les attaques, la station de compression visée acheminait déjà près de 500 000 m³ de gaz azerbaïdjanais par jour vers l’Ukraine, illustrant l’importance stratégique de cette route énergétique pour Kyiv comme pour Bakou.
Dans un message publié sur X (anciennement Twitter), Zelensky a accusé Moscou de chercher à bloquer « les routes énergétiques qui assurent l’indépendance énergétique de l’Ukraine et d’autres pays européens ».
Diplomatie et paix régionale en toile de fond
Lors de cet échange téléphonique, Volodymyr Zelensky a également félicité Ilham Aliyev pour les progrès réalisés dans le programme de paix entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie, un processus soutenu par Washington. Le communiqué officiel azerbaïdjanais rappelle que la Déclaration conjointe signée à Washington, sous le témoignage du président américain Donald Trump, ainsi que d’autres documents connexes, visent à instaurer « une paix, une stabilité et une prospérité durables dans la région ».
Cette dimension diplomatique se mêle ici aux enjeux énergétiques : pour Bakou, préserver ses corridors énergétiques passe aussi par la consolidation de la paix régionale.
Bakou défend ses alliances énergétiques face aux pressions militaires russes
L’Azerbaïdjan choisit donc la résilience. Entre frappes ciblées, enjeux géopolitiques et manœuvres diplomatiques, Bakou entend rester un acteur énergétique incontournable pour l’Ukraine et, au-delà, pour l’Europe. Les missiles russes n’auront pas raison de cette alliance stratégique, au cœur d’une guerre où le contrôle des flux énergétiques vaut autant que celui des territoires.
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