Catégorie : Comment

  • Paris mise sur les délais de livraison pour convaincre la Suède de choisir la Frégate de défense et d’intervention

    Ces dernières années, la France et la Suède ont renforcé leur coopération en matière de défense, avec notamment des projets en matière de lutte antichar [missiles Akeron MP et NLAW] et de frappe à longue portée [initiative européenne ELSA] et de capacités navales [avec le prêt de vedettes rapides CB90 à la Marine nationale]. Cette…

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  • Guerre en Ukraine : Des « avancées » vers la paix selon Volodymyr Zelensky

    Guerre en Ukraine : Des « avancées » vers la paix selon Volodymyr Zelensky

    Nouveau tournant dans la guerre en Ukraine. Sous l’égide américaine, des pourparlers de paix entre Kiev et Moscou débutent. Volodymyr Zelensky estime qu’il existe des « avancées » mais le risque d’échec est très élevé.

    Vers une paix dans la guerre en Ukraine ?

    Genève renoue avec son rôle historique de capitale du dialogue international. Américains, Européens et Ukrainiens étaient représentés lors d’une réunion consacrée à une possible paix en Ukraine. L’objectif : mettre fin aux hostilités et adoucir le plan de paix américain, jugé très favorable à la Russie selon l’Occident.

    Volodymyr Zelensky a pris la parole pour insister sur les progrès réalisés dans la coordination diplomatique. « Nous avançons, pas à pas, avec nos partenaires. Chaque rencontre rapproche l’Ukraine d’une paix juste », a-t-il affirmé, saluant l’implication de la Suisse et de l’Union européenne dans l’organisation des pourparlers. Le président ukrainien a souligné que les discussions portaient autant sur la sécurité que sur la reconstruction future du pays. Selon lui, il y a des « avancées » mais pas suffisamment pour espérer une « paix réelle ».

    L’Union européenne reconnaît « un nouvel élan diplomatique », tout en rappelant que « la route vers la paix reste semée d’embûches ». La diplomatie européenne insiste sur la nécessité d’obtenir des « garanties concrètes » de la part de la Russie avant toute conclusion d’accord. Ce ton mesuré illustre la prudence des Européens, conscients que la paix ne pourra être durable sans un changement réel d’attitude à Moscou. L’Allemagne va plus loin. Le chancelier Friedrich Merz estime que l’Europe devra donner son accord au plan de paix.

    La position américaine vacille

    Au-delà des déclarations, la réunion de Genève a permis de réaffirmer le soutien indéfectible des alliés de Kiev. Les États-Unis et l’Ukraine ont tenu à afficher une unité stratégique. Malgré une première ébauche du plan de paix très dure, Washington et Kiev ont réaffirmé leur « ligne commune pour défendre la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine ». Le secrétaire d’État américain Marco Rubio estime que des progrès conséquents ont été réalisés. Première victoire pour les Alliés : les États-Unis maintiennent le fait que l’Ukraine n’obtiendra la paix qu’en récupérant l’entièreté de son territoire.

    Pendant ce temps, la Russie maintient sa pression militaire. De nombreuses attaques ont été recensées sur le front. À la suite de ces pourparlers, Moscou dit n’avoir reçu « aucune information » de la part des États-Unis. De plus, le Kremlin avoue que des « modifications » du plan de paix américain pour mettre fin à la guerre en Ukraine ont été apportées.

    Le spectre d’un échec

    Si Genève a permis de relancer les discussions, la position russe reste inflexible. Vladimir Poutine a rejeté les propositions occidentales de cessez-le-feu, les qualifiant de « manœuvres politiques ». Le Kremlin exige toujours la reconnaissance de ses annexions, ce que Kiev et ses alliés jugent inacceptable. Cette impasse diplomatique nourrit la crainte d’une stagnation prolongée.

    Parallèlement, les tensions s’exacerbent sur le plan politique international. L’Union européenne, de son côté, tente de maintenir une ligne claire. Ainsi, « sans garanties concrètes de la Russie, tout accord reste fragile », rappelant que les précédentes négociations, à Minsk ou Istanbul, avaient échoué faute d’engagement réel de Moscou. L’UE appelle donc à un processus de paix « crédible, inclusif et respectueux du droit international ». Sur le front, la guerre en Ukraine se poursuit encore et toujours.

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  • La Suisse envisagerait de réduire son achat de F-35A… pour en commander dix de plus ultérieurement

    Cet été, l’actualité militaire suisse a été marquée par la vive polémique sur l’achat de trente-six chasseurs-bombardiers F-35A Block 4 auprès de Lockheed Martin, le département de la Défense, de la Protection de la population et des Sports [DDPS] ayant fini par admettre que ces avions allaient coûter bien plus cher que les six milliards…

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  • Service militaire : un outil capacitaire en gestation pour renforcer le modèle d’armée français

    Service militaire : un outil capacitaire en gestation pour renforcer le modèle d’armée français

    Fin novembre 2025, Emmanuel Macron semble prêt à franchir un cap en matière de participation citoyenne à la défense. L’exécutif envisage d’annoncer un service militaire volontaire structuré, destiné à renforcer les ressources humaines et la résilience de la France. L’initiative s’inscrit dans une séquence stratégique où l’État cherche à densifier ses capacités humaines, alors que les besoins en renfort, en réserve et en compétences militaires se font croissants.

    Un service volontaire pensé comme un outil de montée en charge progressive

    Le chef de l’État pourrait annoncer un service militaire volontaire afin de créer un cadre d’engagement structuré pour les jeunes adultes. Ce format serait conçu pour s’intégrer dans l’architecture RH des armées françaises, sans revenir au modèle conscriptionnel supprimé en 1997.

    La trajectoire de montée en puissance serait progressive : 3 000 volontaires dès 2026, puis 10 000, pour atteindre « 50 000 » engagés par an d’ici 2035. Pour les forces terrestres, aériennes et maritimes, une telle volumétrie représenterait un apport considérable en soutien logistique, cybersécurité, protection, formation initiale ou missions intérieures.

    Ce réservoir volontaire deviendrait un maillon intermédiaire entre la réserve actuelle et la force professionnelle, capable d’alimenter les besoins de renfort sans peser directement sur les effectifs projetés.

    Des arbitrages encore ouverts mais une finalité militaire explicite

    La ministre déléguée aux Armées, Alice Rufo, a toutefois rappelé que « les arbitrages n’ont pas été rendus », confirmant que les modalités finales (durée, formation, spécialités ouvertes, encadrement) restent en discussion.

    Ce point est essentiel pour les armées : la valeur du dispositif dépendra directement de son calibrage doctrinal. Un programme mal dimensionné risquerait de mobiliser des ressources sans produire de capacités utiles. À l’inverse, un format solide pourrait constituer une brique stratégique permettant d’absorber les pics d’activité ou de renforcer les missions Sentinelle, cyber ou soutien.

    Une réponse stratégique à un environnement redevenu conflictuel

    Emmanuel Macron a justifié la relance de ce projet par l’évolution du contexte sécuritaire. Il a affirmé : « Dans le monde où nous vivons fait d’incertitudes, d’une montée des tensions, si nous voulons véritablement être en sécurité, il faut dissuader l’autre de venir […]. La France doit continuer d’être une nation forte avec une armée forte mais avec aussi une capacité de sursaut collectif. »

    Ce « sursaut collectif » constitue désormais un élément clé de la rhétorique présidentielle. Pour les armées, il s’agit d’un signal politique fort : l’exécutif reconnaît explicitement que la pression stratégique impose un effort national accru, au-delà de la seule armée professionnelle.

    Reconstituer un vivier mobilisable : une priorité stratégique assumée

    L’objectif du service militaire n’est pas seulement symbolique. À horizon 2035, les 50 000 volontaires visés représenteraient un vivier mobilisable considérable. Dans un scénario de crise majeure ou de tension prolongée, ce réservoir pourrait alimenter la réserve opérationnelle, aujourd’hui limitée, et renforcer les structures de soutien, de protection ou de cybersécurité.

    Pour les forces armées, cette perspective de service militaire ouvre la voie à un élargissement de la base humaine capable d’être employée rapidement, un enjeu crucial dans un contexte où les projections extérieures, les postures nationales de protection et les besoins cyber créent une tension permanente sur les effectifs disponibles.

    Un renforcement indirect du dispositif de réserve

    Le projet semble conçu pour jouer un rôle d’amplification en faveur de la réserve opérationnelle. Avec une montée en puissance planifiée, le service militaire volontaire pourrait former chaque année un contingent de jeunes ayant déjà acquis des fondamentaux militaires, administratifs ou techniques.

    Pour l’armée de Terre, confrontée à des besoins en effectifs dans les missions intérieures et dans la protection des sites sensibles, ce service militaire constituerait un levier direct de consolidation. Pour les armées de l’Air et de l’Espace ou pour la Marine nationale, l’intérêt serait différent mais tout aussi stratégique : alimenter les segments de soutien ou les domaines techniques où les ressources se raréfient.

    Des compétences transversales utiles pour les futures menaces

    Le projet de service militaire contient également une dimension capacitaire non négligeable : l’acquisition de compétences transversales adaptées aux conflits modernes. Les profils issus d’un parcours volontaire pourraient être orientés vers :

    • la cybersécurité et la cyberdéfense ;
    • le soutien logistique et la maintenance ;
    • la surveillance terrestre et maritime ;
    • la protection des infrastructures stratégiques.

    Dans une armée confrontée à des environnements hybrides, ces compétences constituent aujourd’hui des multiplicateurs de force. En renforçant ce socle, le service militaire volontaire contribuerait à améliorer la résilience globale du modèle français.

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