Depuis quelques années, la Chine s’est lancée dans une production effrénée de bâtiments de guerre maritimes. Au point que la flotte chinoise est la plus importante du monde. Face à ce constat, Donald Trump veut relancer la production de cuirassés pour l’US Navy.
Les cuirassés bientôt de retour dans l’US Navy ?
Lors d’un sommet militaire à Quantico (Virginie), Donald Trump relance l’idée de remettre à flot les vieux cuirassés de l’US Navy, affirmant que ces navires pourraient offrir des avantages face aux navires modernes. Le président américain insiste sur la robustesse des anciens cuirassés, vantant leur blindage épais et leurs canons puissants. Il a critiqué les navires modernes en aluminium, affirmant que « l’aluminium fond si un missile s’en approche » et que « les obus coûtent beaucoup moins cher que les missiles ».
Pour lui, réactiver ou reconstruire des cuirassés comme l’USS Iowa permettrait d’allier spectacle et puissance navale : « C’est quelque chose que nous envisageons », a-t-il dit. Cependant, le concept n’est pas neuf : lors de sa première campagne, Donald Trump avait déjà évoqué la réactivation possible de l’Iowa depuis un musée. Tous les cuirassés emblématiques de la Seconde Guerre mondiale pourraient donc reprendre du service ou servir de base pour reconstruire des cuirassés. Ces navires sont abandonnés depuis plusieurs années au profit des porte-avions, notamment. Le pari est double : revigorer l’image de l’US Navy et proposer une alternative « à l’ancienne » face aux menaces modernes.
Obstacles techniques, opérationnels et stratégiques à un retour des cuirassés
Les cuirassés comme ceux de la classe Iowa ont été retirés définitivement dans les années 1990. Leurs gros canons (16 pouces) nécessiteraient des munitions aujourd’hui non produites, ce qui imposerait de relancer une chaîne industrielle perdue. Les systèmes de propulsion et d’électricité sont archaïques ; moderniser tout cela coûterait des milliards, sans garantie de performances comparables aux unités modernes.
Les cuirassés historiques exigeaient des équipages de 1 500 à 1 800 marins, voire plus selon les versions modernisées. Dans un contexte où l’US Navy peine déjà à recruter pour ses navires actuels, mobiliser autant de personnel pour un seul navire semble peu réaliste. Les coûts d’entretien, la logistique du ravitaillement, la réparation et le maintien en condition opérationnelle seraient très élevés pour un navire isolé dans une flotte moderne.
Dans la guerre navale moderne, la portée, la furtivité, les missiles, les drones et les contre-mesures dominent le champ de bataille. Un cuirassé deviendrait une cible facile pour des missiles anti-navires de longue portée ou des drones kamikazes, malgré son blindage épais. De plus, ces navires doivent opérer avec un groupe aéronaval et une protection aérienne : sans cela, ils perdraient tout potentiel de survie. Enfin, l’avènement des systèmes de missiles embarqués et des systèmes de défense active rend la stratégie des gros calibres moins pertinente. En clair, sur un plan purement stratégique, les cuirassés semblent dépassés.
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