Le samedi 26 juillet 2025, trois drones ont survolé la centrale nucléaire de Genkai, située dans la préfecture de Saga, au sud-ouest du Japon. Cette intrusion, survenue aux alentours de 21 heures, a été confirmée par l’opérateur Kyushu Electric Power Co. ainsi que par l’Autorité de régulation nucléaire japonaise (NRA). Aucun incident technique n’a été constaté à ce jour, mais l’événement suscite une vive inquiétude.
Une intrusion aérienne sur site hautement sensible
Malgré une interdiction formelle de survol, trois drones ont été repérés à proximité immédiate de la centrale nucléaire de Genkai. L’alerte a été donnée par l’opérateur du site, Kyushu Electric Power Co., qui a immédiatement signalé l’incident à la NRA. Selon un porte-parole de l’autorité nucléaire, cité par Le Figaro, « aucune anomalie n’a été détectée après que les faits ont été signalés, et aucun drone n’a été retrouvé à l’intérieur du périmètre de la centrale ».
L’événement a été classé comme une situation « susceptible d’affecter le fonctionnement » de la centrale, bien que The Japan Times ait précisé qu’ « aucune anomalie, telle qu’une fuite de matières nucléaires, n’a été détectée sur le site ».
Des drones insaisissables et aucune revendication
Les drones ont disparu sans laisser de trace. Aucune revendication, aucun engin retrouvé, aucun pilote identifié. Interrogée par l’AFP, dont les propos ont été rapportés par CNEWS, la police de Saga a indiqué par la voix de son porte-parole Masahiro Kosho : « La police ignore l’identité du ou des pilotes de ces engins ainsi que l’objectif de cette intrusion. »
Le silence des intrus et l’absence d’indice sur leur trajectoire de sortie renforcent la dimension énigmatique de cette opération. S’agissait-il d’un test des dispositifs de sécurité ? D’une tentative d’observation ? D’un message politique ? Aucune hypothèse n’est écartée à ce stade, mais aucune n’est encore étayée.
Un site nucléaire sous haute vigilance depuis Fukushima
La centrale de Genkai dispose de quatre réacteurs : les unités 1 et 2 sont actuellement en phase de démantèlement définitif, tandis que les unités 3 et 4 restent opérationnelles. Le réacteur 4 devait entrer en maintenance de routine dès le lendemain de l’intrusion, d’après les informations du Japan Times.
Dans un pays marqué par le traumatisme de Fukushima en 2011, où un séisme et un tsunami avaient provoqué l’un des pires accidents nucléaires de l’histoire, la sûreté des installations reste une priorité nationale. Depuis cette catastrophe, les normes de sécurité ont été renforcées drastiquement. Pourtant, l’intrusion du 26 juillet révèle les limites persistantes de la protection aérienne autour des centrales.
L’impasse technologique et juridique des contre-drones
Le Japon dispose bien de dispositifs de neutralisation de drones autour de ses sites sensibles, mais leur efficacité n’a pas été démontrée dans ce cas précis. La disparition soudaine des appareils, sans interception, met en lumière un vide opérationnel. Selon les réglementations en vigueur, le survol des installations nucléaires est strictement interdit. Toutefois, en l’absence de systèmes de brouillage ou d’interception automatisée pleinement déployés, l’application de ces règles reste théorique.
Intrusion de drones au Japon : alerte discrète sur un site nucléaire sous surveillance
Alors que les enquêteurs peinent à élucider les circonstances précises de cette incursion, une certitude demeure : le survol de Genkai n’est pas un simple incident anodin. Il soulève des questions fondamentales sur la sécurité nucléaire en 2025, sur la vulnérabilité technologique face aux engins volants non identifiés, et sur la capacité des autorités à anticiper des intrusions discrètes mais potentiellement dangereuses. Un dossier à suivre de près.
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