Le 18 août 2025, en pleine ouverture des manœuvres Ulchi Freedom Shield, le dirigeant nord-coréen a replacé le nucléaire au cœur de sa stratégie. Kim Jong-un justifie cette accélération par la montée de la tension militaire sur la péninsule, marquée par la coopération croissante entre Séoul et Washington.
La Corée du Nord veut un arsenal nucléaire renforcé face à une menace grandissante
Le nucléaire s’impose aujourd’hui comme la clef de voûte de la doctrine militaire nord-coréenne. En visitant le destroyer Choe Hyon, Kim Jong-un a dénoncé les manœuvres conjointes des États-Unis et de la Corée du Sud comme « la manifestation la plus évidente de leur volonté de déclencher une guerre », selon l’agence officielle KCNA, citée par Le Monde le 19 août 2025. Il estime que la confrontation est désormais inévitable si son pays ne renforce pas son arsenal.
Dans ce contexte, le dirigeant a appelé à un « changement radical et rapide de la théorie et de la pratique militaires existantes ainsi qu’une expansion rapide de la nucléarisation ». Les données disponibles confirment ce besoin d’accélération : d’après la Federation of American Scientists, la Corée du Nord dispose d’assez de matières fissiles pour environ 90 ogives, mais seulement 50 auraient été réellement assemblées, précise Reuters. L’écart entre potentiel et capacité opérationnelle illustre la marge de progression recherchée par Pyongyang.
Ulchi Freedom Shield : catalyseur de l’escalade
Les exercices militaires Ulchi Freedom Shield ont débuté le 18 août pour une durée de 11 jours. Ils mobilisent environ 21 000 soldats, dont 18 000 Sud-Coréens, selon AP News. Officiellement, Washington et Séoul les présentent comme purement défensifs. Toutefois, pour Kim Jong-un, leur ampleur représente une provocation claire, interprétée comme une préparation à la guerre.
Afin de réduire la perception d’escalade, les alliés ont reporté 20 des 40 exercices sur le terrain à septembre, indique Reuters. Mais cette décision n’a pas apaisé Pyongyang, qui continue de voir dans ces déploiements une démonstration hostile. Le dirigeant nord-coréen en tire argument pour accélérer la montée en puissance du nucléaire, afin d’imposer un coût dissuasif à toute éventuelle attaque.
Modernisation navale à portée nucléaire
L’arsenal nucléaire ne se limite plus aux missiles terrestres : il s’étend désormais à la marine. Le destroyer Choe Hyon, d’un tonnage de 5 000 tonnes, est en cours d’armement avec des missiles balistiques et de croisière à capacité nucléaire. Kim s’est dit satisfait de l’avancement des travaux et a prévu des tests de performance en octobre. L’objectif est clair : intégrer le nucléaire dans la flotte pour renforcer la profondeur stratégique du pays.
Un troisième navire de la même classe doit être achevé d’ici octobre 2026. Cette projection témoigne d’un investissement lourd dans la modernisation navale, qui s’ajoute à la dissuasion nucléaire déjà existante. Pyongyang cherche ainsi à diversifier ses vecteurs, mêlant terre, air et mer, afin de rendre toute offensive étrangère trop risquée.
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