Défense aérienne : Le Danemark opte pour le SAMP/T européen

L’annonce du gouvernement danois du 12 septembre 2025 marque une rupture stratégique majeure. Après des années sans défense sol-air terrestre, le Danemark a décidé d’investir massivement pour déployer huit systèmes capables d’intercepter missiles, drones et aéronefs hostiles.

D’un montant estimé à 58 milliards de couronnes, ce contrat inédit inclut le système longue portée SAMP/T conçu par Eurosam, consortium réunissant MBDA France, MBDA Italie et Thales. Pour la moyenne portée, le Danemark privilégiera trois options européennes : NASAMS (Norvège), IRIS-T SLM (Allemagne) ou VL MICA (France).

Eurosam SAMP/T : un choix stratégique face à la menace russe

La décision danoise s’explique par la dégradation rapide de l’environnement sécuritaire européen. « Il ne fait aucun doute que la situation sécuritaire est mise à l’épreuve », a déclaré le ministre de la Défense Troels Lund Poulsen à Reuters. Dans le même entretien, il a rappelé que « la Russie a violé l’espace aérien polonais avec plusieurs drones », soulignant la nécessité pour le Danemark de se doter d’une protection crédible et interopérable avec l’OTAN. Ces propos confirment que la priorité n’est pas seulement nationale mais aussi régionale.

Le Danemark entend ainsi revenir dans le cercle des pays européens disposant d’une défense aérienne multicouche. Comme le précise le ministère danois de la Défense, « la situation de sécurité actuelle fait du système terrestre de défense aérienne une priorité absolue ». Cette urgence se traduit par un calendrier accéléré : une première capacité doit entrer en service dès 2025, avant une montée en puissance progressive. Les couches longue portée, notamment le SAMP/T, sont attendues vers 2028–2029, selon KNR.

Le Danemark privilégie l’Europe

Le contrat danois couvre huit systèmes répartis en deux catégories. D’abord, le SAMP/T NG pour la longue portée, qui repose sur le missile ASTER B1NT capable d’intercepter missiles balistiques tactiques et menaces de croisière à plus de 150 km. Ensuite, pour la moyenne portée, trois solutions européennes sont envisagées : le NASAMS de Kongsberg (Norvège), l’IRIS-T SLM de Diehl (Allemagne) et le VL MICA de MBDA (France). Chaque système se composera de quatre unités (radar, conduite de tir, lanceurs et missiles), chacune pouvant tirer de manière autonome, selon le ministère danois de la Défense.

Le déploiement sera étalé : une capacité initiale dès 2025, les systèmes de moyenne portée intégrés progressivement, et le SAMP/T opérationnel autour de 2028–2029. Chaque système pourra être utilisé pour protéger soit une ville, soit une zone plus large, avec une interopérabilité totale dans le cadre de l’OTAN.

Le choix du Danemark de privilégier l’Europe s’explique à la fois par la rapidité et par le coût. Le général Per Pugholm Olsen, chef de l’agence d’achats militaires FMI, a déclaré que « la décision d’aller vers plusieurs fournisseurs permet des délais de livraison plus courts ». En parallèle, Reuters rapporte que les systèmes européens offrent un coût global inférieur à celui du Patriot américain, que le Danemark n’a pas retenu. Cette orientation soutient directement l’industrie européenne de Défense, en particulier Eurosam, MBDA, Thales et les industriels allemands et norvégiens.

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