Le gratin militaire américain a rendez-vous avec le président Donald Trump. Une initiative rare pour les centaines de généraux concernés. Les enjeux, eux, sont déterminants.
Une réunion secrète entre Donald Trump et les généraux américains
Ce mardi 30 septembre 2025, à la base des Marines de Quantico (Virginie), Donald Trump participe à une réunion secrète convoquée par Pete Hegseth, ministre de la Défense rebaptisé « secrétaire à la Guerre » par son administration. Cette réunion, sans agenda officiel publiquement connu, interroge. Surtout qu’une centaine de très hauts gradés américains sont conviés.
Depuis l’annonce du Pentagone, le silence officiel s’accompagne d’un étonnement profond. The Washington Post dévoile « qu’environ 800 généraux et amiraux » ont été appelés à se rendre par ordre de Pete Hegseth à Quantico, y compris ceux en poste à l’étranger, sans que la finalité de la convocation ne soit divulguée. Le rassemblement concerne des officiers de grades O-7 à O-10, selon certaines sources.
Donald Trump a justifié sa participation en évoquant une volonté « de saluer l’armée » et de renforcer le moral des troupes. Le secrétaire Pete Hegseth, quant à lui, devrait prononcer un discours centré sur « le warrior ethos », une notion martiale destinée à recomposer la culture militaire. Cette assemblée massive, imposée physiquement malgré les technologies de visioconférence, suscite déjà des critiques sur sa sécurité opérationnelle et ses coûts logistiques.
Enjeux militaires et stratégiques : vers une réforme radicale
Depuis son retour au pouvoir, Donald Trump et Pete Hegseth ont multiplié les mouvements dans la hiérarchie militaire : limogeages de hauts gradés, suppression de postes, pression sur la diversité au sein des forces. Le ministère de la Défense projette une réduction d’au moins 20 % du nombre de généraux et amiraux de rang élevé. Beaucoup voient la réunion comme une étape décisive dans cette purge institutionnelle.
Cette rencontre pourrait servir d’annonce à une refonte de la doctrine militaire américaine. Des indices laissent penser à un recentrage sur la défense intérieure, la sécurité des frontières et la région hémisphérique, au détriment de l’engagement à l’étranger, comme en Europe ou en Asie-Pacifique.
La notion de « warrior ethos » vise à imposer une discipline physique, des normes strictes de présentation (par exemple, le retour au port de la barbe limité) et une culture de combat dépouillée des « distractions idéologiques ». Certains analystes craignent que cette rhétorique se transforme en contrôle idéologique des élites militaires.
Risques politiques, institutionnels et symboliques
Le fait de rassembler en un même lieu tant de généraux pose une vulnérabilité stratégique majeure : en cas d’attaque ou d’acte terroriste, la perte simultanée de nombreux dirigeants militaires pourrait paralyser la chaîne de commandement. Plusieurs sources critiquent l’initiative comme une violation tacite des principes de sécurité.
Politiquement, la réunion intervient dans un contexte tendu : la politisation croissante de l’armée et la remise en cause de l’impartialité institutionnelle sont des bombes à retardement. Certains élus demandent des comptes sur le coût du déplacement des officiers et sur l’absence d’alternative virtuelle.
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