Le 11 août 2025, le gouvernement suisse a confirmé étudier une option inédite pour contrer les droits de douane imposés par Washington. Depuis plusieurs mois, ces tarifs punitifs de 39% s’abattent sur des secteurs stratégiques comme l’horlogerie et l’industrie pharmaceutique. En réponse, Berne envisage d’augmenter ses commandes d’armement américain dans l’espoir de réduire la facture commerciale.
Une riposte calibrée aux sanctions américaines
Depuis son retour à la Maison-Blanche, Donald Trump a relancé une politique commerciale offensive. Les droits de douane imposés à la Suisse sont parmi les plus élevés jamais appliqués entre deux États alliés. Dans un entretien à 20 Minutes, le ministre suisse de l’Économie, Martin Pfister, a déclaré : « Il faut (cependant) d’abord trouver un chemin de discussion avec les Américains. »
Selon BFMTV, cette stratégie viserait à s’aligner sur le traitement accordé à d’autres partenaires privilégiés de Washington qui ont obtenu des exemptions partielles. Les discussions incluent déjà de possibles commandes d’avions de combat et de systèmes de défense.
Un geste militaire à visée économique
Le pari suisse ne se limite pas à un simple échange marchandises contre armements. D’après Boursorama, il s’agit aussi de renforcer les liens stratégiques bilatéraux, alors que les relations commerciales traversent une zone de turbulence. Washington, pour l’instant, n’a pas réagi officiellement à cette ouverture.
Les entretiens se déroulent dans un contexte diplomatique plus large. Du 5 au 7 août 2025, Urs Loher, directeur général de l’armement, a conduit une délégation d’armasuisse aux États-Unis pour rencontrer le groupe Lockheed Martin et évoquer des « échanges professionnels », selon le Communiqué officiel publié sur le site de l’Office fédéral de l’armement.
Une équation complexe pour Berne
Si cette piste est validée, elle pourrait déclencher un signal positif pour les entreprises suisses lourdement pénalisées par les droits de douane. Mais elle comporte aussi un risque : celui de transformer un dossier commercial en négociation militaire, avec ses propres contraintes et implications budgétaires.
Pour l’heure, aucune commande ferme n’a été annoncée, ni aucune précision donnée sur les volumes ou les types d’armement, signe que la marge de manœuvre reste étroite. La question reste entière : Washington acceptera-t-il cet échange implicite, ou maintiendra-t-il sa ligne dure au nom de la défense de l’industrie américaine ?
En liant directement ses achats militaires à la renégociation des droits de douane, la Suisse s’engage sur un terrain où diplomatie et économie se confondent. Ce choix audacieux pourrait ouvrir une voie de sortie à ses exportateurs, mais il expose aussi le pays à un jeu diplomatique dominé par les priorités américaines.
Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre Newsletter gratuite pour des articles captivants, du contenu exclusif et les dernières actualités.
Pour plus d’actualités comme celle-ci, visitez Armees.com.