Depuis quelques mois, l’armée américaine investit de plus en plus dans un drone d’un nouveau genre : le MQ-9 Reaper. Un premier escadron vient d’être positionné hors des États-Unis, en Corée du Sud.
Les États-Unis misent de plus en plus sur le drone MQ-9 Reaper
En déployant un escadron complet de MQ-9 Reaper à Kunsan, en Corée du Sud, les États-Unis montrent une montée en puissance tactique axée sur la surveillance persistante et la capacité de frappe à distance. Le 29 septembre 2025, l’activation du 431st Expeditionary Reconnaissance Squadron à la base de Kunsan a officialisé l’implantation d’un escadron de MQ-9 Reaper sur le théâtre coréen, une décision des États-Unis destinée à renforcer la surveillance autour de cette zone stratégique, près de la Chine.
Ce drone se présente comme un drone de moyenne altitude à longue endurance, conçu pour des missions ISR (renseignement, surveillance, reconnaissance) tout en pouvant engager des cibles. Il affiche une longueur de 11 m et une envergure d’environ 20 mètres. Le format aéronautique du MQ-9 Reaper lui permet d’emporter des capteurs avancés, comme des caméras thermiques, des lasers de désignation ou encore des radars, pour une couverture persistante sur zone.
La performance en altitude et en endurance explique le choix des États-Unis pour ce drone : le MQ-9 Reaper peut opérer jusqu’à environ 15 000 m (≈ 50 000 pieds) et maintenir un vol de longue durée selon la charge et la configuration. De plus, sa vitesse de croisière est de l’ordre de 480 km/h, ce qui combine mobilité et temps de maintien au-dessus d’une zone critique pour les forces américaines. Bref, un vrai couteau suisse.
Capacité d’emport et armement : polyvalence et limites du MQ-9 Reaper
Le MQ-9 Reaper peut être affecté aux missions armées comme aux missions d’observation. Selon les bilans techniques et rapports de déploiement, il peut emporter des munitions air-sol variées : jusqu’à huit missiles AGM-114 Hellfire en configuration, ou des bombes guidées GBU-12, et des missiles air-air légers suivant la configuration décidée par l’état-major. Cette polyvalence autorise les États-Unis à combiner collecte de renseignement et capacité de frappe au sein d’un même escadron MQ-9 Reaper, en appui des détachements régionaux.
Cependant, cette capacité d’emport a un coût opérationnel : l’endurance chute quand la charge d’armes est maximale, et la nécessité de liaisons satellite sécurisées pour les commandes est un facteur de dépendance. Les États-Unis compensent ces contraintes par des rotations logistiques et le recours occasionnel au ravitaillement en vol pour prolonger la présence du MQ-9 Reaper. Ainsi, si le drone offre une capacité stratégique importante, il reste dépendant d’un écosystème de support que l’US Air Force a renforcé avec l’activation du 431st ERS, en Corée du Sud.
Le choix des États-Unis d’implanter un escadron MQ-9 Reaper à Kunsan obéit d’abord à une logique de dissuasion et de renseignement : placé à 240 km de la Corée du Nord et à 400 km de la Chine, le MQ-9 Reaper permet une vigilance accrue sur des zones sensibles, selon les autorités militaires locales.
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