Dernièrement, l’Ukraine a redoublé d’efforts en mer Noire en se servant de drones ultra-modernes qui infligent de lourdes pertes à la flotte russe. Cette manœuvre audacieuse révèle le fossé technologique qui se creuse entre les deux camps, Moscou peinant à suivre le rythme. Les récents coups portés montrent en effet que les drones, qu’ils soient aériens ou maritimes, se révèlent redoutables dans ce conflit.
Des attaques bien ciblées
Les forces ukrainiennes ont lancé des offensives coordonnées en utilisant des drones aériens et maritimes pour viser et neutraliser plusieurs embarcations d’assaut russes transportant des troupes de débarquement. La Brigade ukrainienne a largement relayé ces opérations sur les réseaux sociaux, démontrant toute la portée de ces interventions.
Depuis septembre 2022, Kiev s’appuie sur une flotte de drones de surface nommés SeaBaby ou Magura. Ces engins ont déjà prouvé leur efficacité lors d’anciens coups contre le pont de Crimée ainsi que contre les navires russes Caesar Kunikov et Sergueï Kotov.
Le mercredi 10 septembre, une attaque marquante a touché un navire de soutien polyvalent du projet MPSV07, entré en service en 2015. Ce navire, estimé à environ 60 millions d’euros, était en mission de reconnaissance et de patrouille dans la baie de Novorossiysk lorsqu’il a été pris pour cible par un drone aérien ukrainien. Les images diffusées par les services de renseignement militaire ukrainiens (HUR) montrent le drone désactivant les systèmes de collecte d’informations électroniques du navire, le rendant inopérant pour une durée indéterminée.
La riposte russe face aux drones
Face à cette montée en puissance des opérations ukrainiennes, Moscou a dû rapatrier une partie de sa flotte vers le port sécurisé de Novorossiïsk. Pour répondre aux difficultés posées par ces drones, la marine russe avait annoncé en mai dernier la création de régiments dédiés aux drones de surface et sous-marins. Puis, en juillet, Nikolaï Patrouchev a promis un notable renfort à la flotte en mer Noire avec l’ajout de nouveaux engins et navires.
Pourtant, malgré ces mesures, la Russie reste à la traîne niveau développement technologique par rapport à l’Ukraine. Les prototypes russes comme Vizir, Murena, Orkan et BEK-1000 n’atteignent pas encore le niveau d’efficacité des drones ukrainiens, selon Dmytro Pletenchuk dans le Kyiv Independant. Un exemple parlant fut celui du Murena-300, qui a fait un gros flop en explosant prématurément près d’Odessa.
L’atout stratégique de l’Ukraine
L’Ukraine parvient à conserver son avantage en combinant intelligemment l’usage de drones aériens et maritimes. La 40ᵉ brigade de défense côtière joue un rôle déterminant dans ces attaques coordonnées, permettant à Kiev de tirer parti de sa réactivité et de son savoir-faire pour compenser sa faiblesse en flotte classique. Depuis le début des hostilités avec la Russie, on estime que Kiev aurait réussi à neutraliser ou mettre hors service environ un tiers de la flotte russe en mer Noire grâce à l’emploi ingénieux de drones et de missiles.
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