Exercices militaires ou provocation ? L’OTAN en alerte face aux gestes de Moscou et Minsk

Les exercices militaires conjoints entre la Russie et le Bélarus, surnommés « Zapad », inquiètent fortement les pays voisins, selon Le Figaro. Organisées tous les quatre ans depuis 2009, elles ont débuté ce vendredi. Ces exercices se préparent dans une ambiance tendue, avec le conflit en Ukraine et l’intrusion récente de drones russes en Pologne qui attisent les inquiétudes.

Exercice « Zapad » : un déploiement d’envergure

« Zapad » (qui signifie « ouest » en russe) sert à coordonner les forces régionales de l’armée biélorusse et de l’armée russe. Officiellement, on parle de la participation de 12 000 à 13 000 soldats, mais l’OTAN reste sceptique en rappelant que les éditions précédentes avaient mobilisé jusqu’à 200 000 soldats. Les opérations se tiendront sur le territoire russe, en mer de Barents et en mer Baltique, soulignant les tensions géopolitiques croissantes dans la région. Cette édition de 2025 est la première depuis le début des hostilités en Ukraine en février 2022.

En septembre 2021, lors des dernières manœuvres, 12 800 militaires avaient été recensés sur le terrain bélarussien, une situation qui contraste avec la présence d’observateurs américains lors de l’édition de 2025. À cette époque, la Russie avait utilisé les forces restées en Biélorussie pour lancer son offensive contre l’Ukraine quelques mois plus tard.

Réactions polonaises et incidents aux frontières

Pour faire face à ces exercices, la Pologne n’a pas hésité à prendre des mesures fermes pour sa sécurité. Le Premier ministre polonais, Donald Tusk, a annoncé la fermeture de la frontière avec le Bélarus à partir de minuit le 11 septembre, en incluant les passages ferroviaires. De plus, Varsovie a ordonné la mobilisation d’environ 40 000 soldats le long des frontières avec la Russie et le Bélarus.

La situation s’est encore tendue avec l’intrusion de 19 drones russes dans l’espace aérien polonais, confirme Euronews. Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, indique qu’au moins deux de ces drones ont traversé le Bélarus avant d’entrer en Pologne. Parallèlement, la défense aérienne ukrainienne a abattu plus de 380 drones russes, dont 250 modèles Shahed.

Réactions au niveau régional et international

Le ministère russe de la Défense reste mesuré. Moscou affirme n’avoir aucune intention d’attaquer des cibles en Pologne et se dit prêt à discuter avec Varsovie. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, précise que ces exercices sont « planifiés » et « ne visent personne ».

Du côté du Bélarus, Pavel Muraveiko, vice-ministre de la Défense, décrit l’intrusion des drones comme « accidentelle ». Parallèlement, la Pologne et la Lituanie ont échangé des informations pendant cette période délicate.

La Lituanie a aussi renforcé la sécurité le long de sa frontière avec le Bélarus et la Russie, illustrant ainsi l’inquiétude qui se fait sentir face aux ambitions militaires russes dans la région.

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