L’offensive israélienne à Gaza fait craindre un important exode de la population palestinienne en direction de l’Égypte. En réponse, Le Caire annonce renforcer sa présence militaire dans le désert du Sinaï.
L’Égypte craint un exode massif des Palestiniens
Alors que le conflit à Gaza se prolonge, l’Égypte intensifie ses déploiements militaires dans le désert du Sinaï, à la frontière avec Israël et la bande de Gaza, suscitant des accusations de violation du traité de paix de 1979 et une montée des tensions diplomatiques entre Le Caire et Tel-Aviv. L’Égypte a multiplié ses mouvements de troupes et de matériel militaire dans la péninsule du Sinaï, tout en insistant sur l’absence d’intention offensive. Une source égyptienne indique que le pays « considère la paix avec Israël comme un avantage stratégique » et que sa principale crainte est une expulsion forcée des Palestiniens depuis Gaza.
L’OGI, instance officielle du régime, précise que cette présence « vise à protéger les frontières contre toutes les menaces, notamment le terrorisme et la contrebande », et assure qu’elle s’effectue dans « une coordination préalable et transparente avec les parties signataires du traité de paix », auquel l’Égypte reste attachée.
Toutefois, selon des rapports israéliens, des installations contredisant les limites du traité de 1979 seraient en cours. Les accusations portent sur des pistes d’aviation capables d’accueillir des chasseurs, des docks élargis et des infrastructures souterraines pouvant servir au stockage d’armes lourdes. Le Premier ministre Netanyahu aurait remis une liste de ces activités à Marco Rubio afin que les États-Unis fassent pression sur Le Caire.
Israël invoque un dépassement du quota de troupes autorisé par l’accord bilatéral
Une estimation d’analyse stratégique avance que l’Égypte aurait déjà déployé environ 40 000 soldats dans le Sinaï à la fin du mois d’août, afin de consolider sa présence près de Gaza. Cependant, une source du renseignement régional tempère : les affirmations israéliennes seraient « régulièrement reprises » pour créer de la tension avec Le Caire. Le cœur du différend repose sur le traité de paix de 1979 entre l’Égypte et Israël, encadrant rigoureusement la présence militaire égyptienne dans le Sinaï. Israël réclame que toute augmentation d’effectifs ou d’armement lourd soit approuvée — or, selon les dénonciations, l’Égypte aurait dépassé ces limites.
De son côté, l’Égypte riposte par la diplomatie. À l’ONU, son ambassadeur Osama Abdel Khalek a averti que les opérations israéliennes à Gaza « menacent une paix qui dure depuis cinq décennies » et pourraient fragiliser le traité bilatéral. Le président al-Sissi a lui-même dénoncé toute tentative de déplacement forcé des Palestiniens, jugeant que la paix ne saurait être obtenue par « une escalade militaire téméraire ».
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