Guerre en Ukraine : Kiev annonce avoir perdu son troisième F-16 au combat

Depuis le début de la guerre en Ukraine, Kiev peut compter sur plusieurs avions de combat F-16, des appareils qui permettent à l’armée ukrainienne de rivaliser avec l’aviation russe. Mais un troisième F-16 vient d’être mis hors de combat, annonce le président Volodymyr Zelensky.

Un troisième F-16 abattu dans la guerre en Ukraine

Le samedi 29 juin 2025, une date que retiendra l’aviation ukrainienne. Ce jour-là, au terme d’une nuit de bombardements russes d’une rare violence, Kiev annonce la perte de l’un de ses chasseurs F-16, un appareil que l’Ukraine n’a intégré à ses opérations qu’en février dernier.

Selon l’armée de l’air ukrainienne, le pilote a engagé sept cibles ennemies avant que son appareil ne soit touché. Le communiqué publié sur Telegram est sans ambiguïté : « Le pilote a utilisé toutes ses armes de bord et a abattu sept cibles aériennes. En abattant la dernière, son appareil a été endommagé et a commencé à perdre de l’altitude. »

Le pilote, un lieutenant-colonel de 31 ans, n’a pas pu s’éjecter. Il a dirigé son appareil loin des zones résidentielles, un acte de bravoure salué unanimement par les autorités. Le ministère de la Défense a déclaré : « Le lieutenant-colonel Maksym Ustymenko, pilote de première classe, a été tué aux commandes d’un F-16 au combat. » D’ailleurs, le président Volodymyr Zelensky lui a rendu hommage dans une vidéo. Le pilote est devenu « un héros de l’Ukraine ».

Le lieutenant-colonel Maksym Ustymenko n’était pas un débutant. Formé à l’Académie de l’air de Kharkiv, il était titulaire de l’Ordre de Bohdan Khmelnytsky et avait déjà survécu à plusieurs missions périlleuses. Né en 1993, il incarnait cette génération d’officiers ukrainiens formés aux standards de l’OTAN, à cheval entre deux doctrines militaires.

Sous le feu : la guerre en Ukraine se joue aussi dans les airs

Le contexte opérationnel de cette perte n’a rien d’anecdotique. Dans la nuit du 28 au 29 juin 2025, la Russie a lancé une salve massive de 477 drones explosifs et 60 missiles, une attaque d’envergure contre des infrastructures critiques, menée sur plusieurs fronts simultanément. Plusieurs blessés sont à déplorer, dont des enfants, et des installations civiles ont été endommagées à Tcherkassy et Ivano-Frankivsk. Selon l’armée ukrainienne, 38 missiles et plus de 200 drones ont pu être interceptés, mais le ciel est devenu un piège de feu.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a réagi rapidement : « L’Ukraine doit renforcer sa défense aérienne », a-t-il affirmé, tout en renouvelant sa demande de systèmes Patriot auprès des États-Unis. Jusqu’ici, Washington n’a pas accédé à cette requête, sur fond de réticences politiques croissantes. En réponse, Donald Trump, revenu au centre du jeu diplomatique depuis février, garde le silence. Ce silence qui irrite jusqu’à Bruxelles, où certains responsables européens s’inquiètent du sous-équipement chronique de l’Ukraine face à la domination aérienne russe.

Le F-16 abattu le 29 juin est le troisième appareil de ce type que Kiev perd depuis le début de leur engagement opérationnel. Le premier avait été détruit en août 2024, le second en mai 2025. À chaque fois, les pilotes étaient expérimentés, les missions critiques, les circonstances complexes. Avec une flotte de F-16 encore réduite, l’Ukraine ne peut se permettre ces pertes. Les appareils, bien que puissants, ne sont pas conçus pour affronter seuls des nuées de drones kamikazes, des missiles hypersoniques et des brouillages électroniques coordonnés. Leur efficacité dépend de la qualité du renseignement, de la coordination radar et d’une couverture au sol robuste. De fait, il s’agit là d’autant d’éléments que Kiev peine à garantir pour le moment.

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