Recep Tayyip Erdogan prend position après une frappe russe contre un navire commercial turc en pleine mer Noire. Il appelle la Russie et l’Ukraine à la retenue.
La mer Noire, lieu de tensions de la guerre en Ukraine
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a réitéré une position diplomatique claire : selon lui, la mer Noire ne doit pas être considérée comme « une zone de confrontation », car cela ne profiterait « ni à la Russie ni à l’Ukraine » et menacerait la sécurité de la navigation dans cette région vitale. La mer Noire, plaque tournante du trafic maritime entre l’Europe, l’Asie et le Moyen-Orient, reste essentielle pour l’exportation de céréales ukrainiennes et le transit d’hydrocarbures russes, ce qui en fait un espace sensible en temps de guerre. Cette déclaration a été faite devant les journalistes à bord de l’avion présidentiel, au départ d’Ankara, d’après l’agence officielle Anadolu, alors que les frappes maritimes s’accumulent dans la région.
Erdogan a souligné que « tout le monde a besoin d’une navigation sécurisée en mer Noire », mettant l’accent sur l’importance d’éviter toute militarisation accrue de la zone, qui pourrait affecter les échanges commerciaux et la stabilité régionale. Cette mise en garde intervient après plusieurs incidents récents impliquant des navires dans la mer Noire. Une frappe aérienne russe a notamment endommagé un navire turc dans le port d’Odessa. De tels événements maritimes, qu’ils soient imputés aux forces russes ou aux contre-attaques ukrainiennes, risquent de transformer des eaux auparavant principalement commerciales en théâtre d’affrontements directs, avec des conséquences économiques et sécuritaires lourdes.
Dans ce contexte, Ankara a rappelé qu’elle maintient des relations diplomatiques avec Moscou tout en soutenant l’intégrité territoriale de Kiev, cherchant un équilibre délicat entre ses engagements au sein de l’OTAN et ses liens économiques avec la Russie.
Les enjeux de la sécurité maritime dans la mer Noire
La mer Noire possède une importance économique et stratégique majeure pour l’Ukraine, la Russie et au-delà. Elle constitue la principale voie d’exportation de l’Ukraine, notamment pour les céréales, indispensables aux marchés mondiaux, ainsi que pour les importations de matières premières. Une transformation de cette zone en champ de bataille naval pourrait entraver gravement ces flux. Erdogan rappelle que la liberté de navigation doit être assurée non seulement pour les parties directement impliquées dans le conflit, mais aussi pour les acteurs internationaux qui utilisent ces routes maritimes.
Selon Ankara, une intensification des hostilités dans la mer Noire ne profiterait ni à la Turquie, ni à la Russie, ni à l’Ukraine, mais pourrait entraîner une instabilité régionale accrue et des pertes économiques significatives. Cette position reflète la volonté turque de jouer un rôle de médiateur et de stabilisateur dans ce conflit.
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