Guerre en Ukraine : le bouclier de sécurité de Tchernobyl aurait cessé de protéger, l’alerte monte en Europe

L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a annoncé le 5 décembre que le bouclier protecteur de la centrale de Tchernobyl a perdu ses principales fonctions de sécurité. Ce constat alarmant fait suite à une attaque de drones survenue en février dernier, qui a fortement endommagé la structure. La situation inquiète pour la sûreté du site nucléaire, tristement célèbre pour la catastrophe de 1986.

Ce que dit l’AIEA et les suites de l’attaque

Fin novembre, une équipe de l’AIEA s’est rendue à Tchernobyl pour évaluer les dégâts causés à l’arche de protection. Depuis l’incident, l’AIEA maintient une présence permanente sur le site pour assurer un suivi régulier.

L’attaque, attribuée à la Russie, a provoqué un trou de 15 m² dans la toiture extérieure de l’arche et déclenché un incendie qui a mis plus de deux semaines à être maîtrisé. Rafael Grossi, président de l’AIEA, a déclaré que l’arche de Tchernobyl a « perdu ses principales fonctions de sécurité, notamment sa capacité de confinement ».

Malgré l’ampleur des dégâts, l’AIEA indique qu’il n’y a pas eu de dommages permanents aux structures porteuses ni aux systèmes de surveillance. Une restauration complète est toutefois jugée indispensable pour éviter toute dégradation supplémentaire et garantir la sûreté nucléaire sur le long terme. Les réparations engagées à ce jour vont dans le bon sens, mais la situation requiert un soutien international renforcé.

Technique et histoire de l’arche

L’arche de Tchernobyl, posée en 2017 et opérationnelle depuis 2019, a été conçue pour confiner le réacteur détruit et préparer le démantèlement du premier sarcophage érigé après la catastrophe de 1986. Ce projet, financé par des fonds ukrainiens et internationaux, a démarré en 2009 après deux années d’études techniques.

L’arche mesure 108 m de hauteur et 162 m de longueur. Elle a été pensée pour protéger le site pendant 100 ans, mais les événements récents mettent en péril cette ambition.

  • Les objectifs principaux de l’Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection (ASNR) sont de garantir le confinement des matières radioactives,
  • de protéger le vieux sarcophage (le sarcophage initial construit après l’accident) face à une dégradation pouvant mener à son effondrement,
  • et de préparer le retrait des déchets radioactifs.

Ces objectifs restent primordiaux pour la sécurité environnementale mondiale.

Aides financières et enjeux à venir

Face à l’urgence, la France s’est engagée à verser 10 millions d’euros pour aider à la réparation de l’arche endommagée. La Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) a aussi tiré la sonnette d’alarme sur le risque de détérioration supplémentaire des systèmes qui assurent la longévité de l’arche.

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