Guowang : le projet secret chinois qui affole les militaires américains

Les tensions internationales entre les États-Unis et la Chine ne cessent de monter. Le réseau de satellites Guowang, piloté par China SatNet, se développe de façon constante. Il pourrait offrir à l’armée chinoise une connectivité omniprésente, un peu comme celui dont bénéficient les forces américaines grâce à Starlink de SpaceX. Dans un climat de rivalité grandissante, cette avancée technologique pourrait conférer un avantage tactique non négligeable aux militaires chinois en cas de conflit dans le Pacifique occidental.

Guowang, une avancée stratégique

Lancé en 2021 par le gouvernement chinois, le projet Guowang est dirigé par China SatNet. Même si les informations sur ses capacités précises ou une éventuelle offre pour le grand public se font rares, il apparaît que cette constellation pourrait ressembler aux satellites Starshield de SpaceX, tout comme aux futurs relais de données et systèmes de suivi de missiles développés par la Space Development Agency (SDA) des États-Unis. Composé de satellites fabriqués par plusieurs entreprises et lancé avec divers types de fusées, Guowang semble avant tout pensé pour des applications militaires.

Parallèlement, la Chine travaille également sur le réseau Qianfan, qui s’oriente plutôt vers un service commercial à l’image de Starlink. Les satellites Qianfan, au design plat qui facilite leur lancement, visent à atteindre un total de 1 300 unités. Toutefois, c’est surtout Guowang qui inquiète les Américains en raison de sa vocation militaire.

Les coulisses techniques et lancements

Depuis le 27 juillet, la Chine a réussi à lancer cinq groupes de satellites Guowang, alors que SpaceX enchaîne avec six missions Starlink. Un lancement type du Falcon 9 peut mettre jusqu’à 28 satellites Starlink en orbite basse. En comparaison, les fusées chinoises placent entre cinq et dix satellites Guowang à des altitudes allant de trois à quatre fois plus hautes. À ce jour, la Chine a mis en orbite 72 satellites Guowang, qui évoluent à environ 1 145 kilomètres d’altitude.

Même si ces progrès impressionnent, la Chine n’a pas encore réutilisé ses lanceurs en orbite. Plusieurs entreprises y travaillent activement pour pouvoir rivaliser avec SpaceX, qui continue d’innover avec ses lanceurs Falcon 9 réutilisables et le développement d’un lanceur super-lourd.

Ce que ça change sur le plan militaire

L’intégration possible du réseau Guowang dans le « kill web » chinois — un système sophistiqué de détection, suivi et ciblage — représente une menace importante selon les experts américains. Les satellites pourraient embarquer des dispositifs pour des communications à large bande, des terminaux laser pour des échanges sécurisés, ainsi que des radars de pointe et des capteurs optiques. Ces équipements permettraient à Pékin de peaufiner sa stratégie A2AD (« anti-accès, déni de zone »), en assurant notamment un suivi précis des porte-avions et avions américains présents dans la région, face aux menaces hypersoniques.

Le général Chance Saltzman a exprimé ses inquiétudes en déclarant : « Le ciblage facilité par l’espace qu’ils ont pu obtenir depuis l’espace a augmenté la portée et la précision de leurs systèmes d’armes ». Le général Anthony Mastalir partage cet avis en ajoutant : « La Chine copie la stratégie américaine (…) en y intégrant non seulement la couche de transport et de communication, mais aussi celle des capteurs ».

Les réactions américaines face aux avancées spatiales

Face aux progrès rapides de la Chine, les États-Unis envisagent sérieusement de renforcer leurs propres capacités de défense antimissile. Même si certaines responsabilités militaires sont déjà transférées aux satellites américains existants, cette démarche divise encore les décideurs.

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