Depuis le mardi 5 août 2025, un incendie d’une ampleur inédite ravage le massif des Corbières, dans le département de l’Aude. Déclenché aux abords de Ribaute, ce sinistre est désormais qualifié par les autorités comme le plus important feu de forêt enregistré en France depuis 1949.
Feu en progression dans l’Aude : 16 000 hectares déjà consumés
Le bilan environnemental est sans appel : selon le colonel Christophe Magny, chef des pompiers de l’Aude, plus de 16 000 hectares de végétation et de pinède ont été détruits, soit une superficie supérieure à celle de Paris. Une femme de 65 ans a trouvé la mort dans sa maison à Saint-Laurent-de-la-Cabrerisse, tandis que 13 personnes ont été blessées, dont 11 pompiers. Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, en déplacement sur place, a salué le courage des équipes mobilisées.
La ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, a déclaré : « C’est l’incendie le plus important qu’a connu la France depuis 1949 », rapporte Franceinfo.
Conditions extrêmes et réponse massive
Ce sinistre s’est développé dans un contexte de sécheresse intense, aggravé par la tramontane, un vent sec et violent qui a propulsé les flammes à une vitesse atteignant 6 kilomètres par heure, selon les premiers rapports de la Sécurité civile. D’après Météo-France, la bascule du vent vers un flux marin devrait ralentir légèrement la propagation, en apportant une humidité relative bienvenue.
Plus de 2 100 sapeurs-pompiers, soutenus par 500 véhicules, ont été mobilisés. Le dispositif aérien inclut Canadair, hélicoptères bombardiers d’eau et avions Dash. La Gendarmerie nationale a déployé 150 agents pour sécuriser les zones d’évacuation, assister la population et appuyer l’enquête judiciaire sur l’origine de l’incendie, indique le site du Ministère.
Villages encerclés, habitants déplacés
Au total, 17 communes ont été partiellement ou totalement évacuées. À Villesèque-des-Corbières, Bruno Zubieta, premier adjoint au maire, résume la situation : « On reste sur le qui-vive, parce qu’on est entourés de pins et puis que tout a brûlé, tout autour du village, c’est la catastrophe. ».
Les autorités ont ouvert 17 centres d’hébergement pour accueillir jusqu’à 1 759 personnes, tandis que 2 500 foyers ont été privés d’électricité. Sur le terrain, les pompiers doivent composer avec un feu devenu « hors norme », dont le front, toujours incontrôlable, revient sur ses propres traces, compliquant les stratégies de containment.
Une vigilance rouge jugée insuffisante
Malgré l’activation de la vigilance rouge feux de forêts dès le 5 août, l’alerte météo n’a pas permis de prévenir l’ampleur du sinistre. Le porte-parole des pompiers interrogé par Le Dauphiné déplore les limites du système actuel : « La météo des forêts reste perfectible. Il faut se demander comment on peut adapter ce système, notamment en termes de balisage. »
Une enquête en cours, l’origine du feu reste incertaine
Si aucune piste n’est officiellement exclue, la préfecture de l’Aude confirme que les investigations se poursuivent, notamment sur le terrain de Ribaute, où l’incendie aurait démarré autour de 16h20 le mardi 5 août. Aucune revendication ou acte criminel n’a été établi à ce stade. Le ministre de l’Intérieur évoque une priorité nationale pour identifier les causes précises.
Une bataille loin d’être terminée
Jeudi 7 août, les autorités espéraient un ralentissement du feu grâce au changement des conditions météorologiques. Néanmoins, la situation reste instable, les secours restant mobilisés jour et nuit, appuyés par des renforts attendus depuis d’autres régions. Le front du feu, dit « inversé », continue de menacer les zones boisées inaccessibles.
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