Dans une ambiance internationale tendue, marquée par divers conflits et crises mondiaux, de nombreux pays se dotent de systèmes de défense aérienne pour renforcer leur sécurité. La Russie, habituée à fournir ce type d’équipement, est régulièrement sollicitée pour ses systèmes avancés comme le S‑400 Trioumf. Toutefois, la guerre en Ukraine a provoqué une forte baisse de sa capacité à produire de l’armement, posant ainsi de sérieux défis pour Moscou.
S‑400 : quand ça se complique
Actuellement, la Russie ne dispose plus de stocks de S‑400, excepté ceux qu’elle utilise pour sa propre défense. Face à ce manque, Moscou envisage une solution inédite : racheter les S‑400 qu’elle avait vendus à la Turquie en 2019. Ces systèmes n’ont jamais été activement déployés par Ankara, ce qui pourrait permettre à la Russie de les revendre à d’autres pays intéressés. Cette manœuvre aiderait Moscou à réduire les retards accumulés dans ses livraisons internationales et à satisfaire plus rapidement les commandes en attente.
La Turquie, ses besoins qui évoluent et ses relations avec les États‑Unis
La Turquie, qui développe son propre système de défense aérienne baptisé « Çelik Kubbe », voit progressivement diminuer son besoin des S‑400. Par ailleurs, intégrer ces systèmes sous l’ombrelle de l’OTAN pose problème, notamment à cause des sanctions américaines imposées via la loi CAATSA (Countering America’s Adversaries Through Sanctions Act). Ces sanctions ont aussi mené à l’exclusion d’Ankara du programme d’avions de chasse F‑35 par les États‑Unis.
Malgré ces tensions, Ankara continue de négocier avec Washington pour se procurer des F‑16 et nourrit l’espoir de revenir dans le projet F‑35. Cette situation influe directement sur les choix stratégiques entourant les équipements militaires turcs.
Répercussions économiques et logistiques pour l’industrie russe
La filière militaire russe est à bloc en raison de la guerre en Ukraine, ce qui limite sa capacité à produire en vue de l’exportation, soulignant ainsi une dépendance russe accrue envers d’autres pays pour les composants. D’après le Stockholm International Peace Research Institute (SIPRI), la part de la Russie dans les exportations mondiales d’armement est passée de 21 % entre 2015 et 2019 à 7,8 % entre 2020 et 2024. Cette baisse va de pair avec des soucis logistiques : l’Algérie et l’Inde accusent ainsi d’importants retards dans leurs livraisons.
- L’Algérie attend deux régiments supplémentaires de S‑400 commandés pour 2024.
- L’Inde subit des délais malgré un accord signé en 2018.
Pour Moscou, récupérer les S‑400 vendus à la Turquie pourrait constituer une solution rapide pour respecter ses engagements internationaux.
Des partenariats historiques et des perspectives d’avenir
L’Inde et l’Algérie figurent parmi les partenaires historiques de la Russie en matière d’équipement militaire, depuis l’époque soviétique jusqu’à aujourd’hui. Début septembre, l’agence Tass a relayé des discussions avancées concernant la fourniture de nouveaux S‑400 à l’armée indienne. Même si Moscou n’a pas encore confirmé officiellement ces échanges, cela montre que l’intérêt pour ces systèmes reste bien présent.
Face aux défis liés à la production et aux pressions internationales, la Russie doit jongler entre ses engagements envers ses anciens clients et ses besoins internes, notamment en matière d’armes hypersoniques. La situation des S‑400 vendus à la Turquie illustre parfaitement ces dilemmes, où chaque décision peut modifier le paysage militaire international.
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