La Suède tombe sur des soldats russes à bord de pétroliers secrets en mer Baltique

La Suède a de nouveau accusé la Russie de mener des opérations militaires en mer Baltique. Selon Stockholm, ces manœuvres viseraient à protéger une flotte de pétroliers russes qui tenteraient d’échapper aux sanctions occidentales. La situation pose de sérieuses questions sur la montée des tensions maritimes dans la région et sur leurs répercussions pour la sécurité européenne.

Ce qui a été observé et ce qui est confirmé

Ces accusations suédoises ne datent pas d’hier. La Suède signale régulièrement la présence de personnels en uniforme, potentiellement armés, à bord de pétroliers russes dans la mer Baltique, rapporte le journal Ouest France. Ces navires, surnommés « flotte fantôme », auraient pour objectif d’échapper aux sanctions imposées par les pays occidentaux et de permettre la vente continue de pétrole russe malgré les interdictions économiques.

Ce qui change, c’est qu’une marine de l’OTAN a officiellement confirmé la présence de personnels militaires russes à bord de ces navires. C’est la première validation au niveau de l’alliance, ce qui donne plus de poids aux accusations suédoises. Jusqu’à présent, la Suède s’appuyait surtout sur ses propres observations ; cette confirmation renforce la crédibilité de ses déclarations.

Mer Baltique : activités navales et éléments suspects

La mer Baltique, stratégique pour le commerce et la défense, est le théâtre de ces activités controversées. À bord de ces pétroliers, des hommes liés aux services secrets russes et à l’armée ont été repérés et jouent un rôle ambigu. Leur présence est souvent justifiée par des tâches de surveillance aérienne des équipages et de collecte d’informations, parfois sous le prétexte de prendre des « photos de ponts », selon DanPilot (le service de pilotage de l’État danois).

Ces personnels, parfois en uniformes militaires et semblant exercer une autorité supérieure à celle du capitaine, suscitent des doutes sur leurs pratiques inhabituelles. De nombreux observateurs soupçonnent que ces navires, en plus de transporter du pétrole, pourraient servir à des activités d’espionnage, ce qui alimente les craintes d’une guerre hybride menée par la Russie pour déstabiliser l’Europe.

Enquête et retombées à l’international

Au-delà de la mer Baltique, cette opération présumée de protection de pétroliers s’étend à d’autres eaux européennes, comme la Manche et la mer du Nord. Selon les rapports, Moran Security, une entreprise de sécurité liée à l’armée russe, joue un rôle clé. Enregistrée en Russie et à Bélize, elle figure depuis 2024 sur une liste de sanctions du Trésor américain pour avoir fourni des « services armés » à des entreprises publiques russes.

L’arrestation du navire Boracay/Pushpa par les autorités françaises près de la Bretagne illustre bien ces tensions. Ce pétrolier, transportant une « importante cargaison de pétrole » vers l’Inde, a suscité l’inquiétude en raison de son absence évidente de pavillon et de ses liens présumés avec des violations de sanctions. Le président russe Vladimir Poutine a qualifié cet arraisonnement de « piraterie », dénonçant ce qu’il présente comme des tentatives européennes de trouver des marchandises militaires à bord.

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