L’Islande au cœur du dispositif de défense OTAN et UE en Atlantique Nord

Le 15 août 2025, une nouvelle rotation d’avions de chasse F‑16 belges a été déployée sur la base aérienne de Keflavik, en Islande. Cette mission, réalisée dans le cadre de l’Icelandic Air Policing de l’OTAN, traduit l’attention soutenue portée par les armées alliées à ce territoire insulaire stratégique. L’Islande, bien qu’exempte d’armées nationales, joue un rôle de première ligne dans le dispositif de surveillance du flanc nord de l’Europe, essentiel pour protéger les infrastructures et les couloirs aériens en Atlantique Nord.

Renforcement des capacités aériennes alliées dans l’espace islandais

L’Islande ne dispose d’aucune force militaire propre. Depuis 2006, sa sécurité dépend d’accords bilatéraux et de la solidarité de l’Alliance atlantique. L’OTAN a mis en place dès 2008 une mission régulière de police du ciel, l’Icelandic Air Policing, assurée par roulement par différents États membres.

Quatre avions F‑16 AM belges accompagnés d’environ cent militaires ont été déployés le 15 août 2025 à Keflavik pour une durée d’un mois. Army Recognition a confirmé que cette présence s’inscrit dans un cadre « qui reflète le rôle évolutif de Bruxelles au sein de l’Alliance ».

Ce déploiement s’ajoute à une montée en puissance régionale. Dès juillet 2025, la Escuadrilla Ala 15 espagnole annonçait la préparation du transfert de six EF‑18A+ en Islande, selon AvionsLegendaires.net. Ces renforts successifs visent à protéger les approches nord-européennes face à une activité aérienne accrue aux abords du couloir GIUK.

Un territoire sans armée au cœur de l’architecture de défense euro-atlantique

L’importance de l’Islande dans le dispositif de défense collectif repose sur sa position géographique centrale entre l’Amérique du Nord et l’Europe. Le GIUK – acronyme de Groenland-Islande-Royaume-Uni – constitue un axe stratégique majeur de transit maritime et aérien. Son contrôle permet de surveiller les déplacements des aéronefs et des bâtiments militaires russes opérant en mer de Barents ou en mer de Norvège.

Le maintien d’une présence aérienne permet également de répondre aux menaces hybrides, incluant notamment les perturbations cybernétiques, les interférences sur les communications ou les survols non autorisés dans la zone économique exclusive islandaise.

Vers une coopération structurée entre l’Islande et l’Union européenne

Le 17 juillet 2025, la Commission européenne a annoncé le lancement de discussions avec l’Islande en vue d’un accord de coopération en matière de défense et de sécurité. Ce projet, distinct des engagements au sein de l’OTAN, vise à consolider les partenariats civilo-militaires, notamment dans les domaines de la cybersécurité, des communications critiques et de la protection des infrastructures.

« Nous coopérerons plus étroitement sur la réponse aux menaces hybrides, la protection civile et les communications sécurisées », a déclaré Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, selon Euronews. La Première ministre islandaise Kristrún Frostadóttir a précisé l’enjeu : « Il est très important pour nous de montrer que nous pouvons coopérer en matière d’infrastructures critiques, de protection civile, d’investissements de défense à double usage, ce qui inclut également les menaces hybrides et cybernétiques. »

Dans le cadre de cette coopération, Reykjavik pourrait accéder au programme européen SAFE, doté de près de 150 milliards d’euros par an. « Avec cet accord, vous aurez accès à notre projet SAFE, qui investit environ 150 milliards d’euros par an dans la sécurité et la défense », a souligné la présidente de la Commission.

Cette perspective ouvre la voie à un renforcement de la capacité de l’Islande à protéger ses infrastructures sensibles, tout en consolidant les liens institutionnels entre l’Union européenne et un État non membre mais essentiel à la stabilité de l’espace nord-atlantique.

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