L’Ukraine veut calquer la formation des soldats sur celle du bataillon Azov

Le bataillon Azov s’est fait un nom lors de la bataille de Marioupol. Devenu un symbole de la résistance ukrainienne face à la Russie, ses méthodes devraient servir à la formation des jeunes recrues.

L’Ukraine envisage de former les jeunes recrues comme celles du bataillon Azov

Alors que la guerre en Ukraine s’enlise et que les pertes humaines s’accumulent, Kiev transforme en profondeur son appareil militaire. Désormais, la formation des nouvelles recrues est directement inspirée de celle du bataillon Azov, une unité longtemps marginale devenue un modèle opérationnel. Ce choix stratégique, assumé par Kiev, marque une rupture doctrinale nette dans l’entraînement des forces ukrainiennes. De fait, la formation initiale des soldats est désormais calquée sur celle du bataillon Azov, considéré comme une référence tactique par l’état-major ukrainien.

Depuis plusieurs semaines, l’armée ukrainienne applique une méthode d’entraînement directement inspirée du bataillon Azov. Ainsi, dès l’incorporation, les recrues suivent un parcours identique à celui historiquement réservé aux combattants du bataillon Azov, avec des exercices conçus pour éprouver simultanément le corps et l’esprit. Cette évolution concerne l’ensemble des centres de formation de l’infanterie ukrainienne et marque une homogénéisation doctrinale inédite.

Par ailleurs, cette formation calquée sur le bataillon Azov repose sur une immersion immédiate dans des conditions proches du combat réel. Les recrues sont confrontées à des obstacles physiques extrêmes, combinés à des facteurs de stress volontairement élevés. Pneus enflammés, boyaux étroits, tirs réels à proximité et évacuation de blessés font partie intégrante du dispositif. L’objectif affiché est clair : préparer les soldats ukrainiens à la brutalité du front, sans phase d’adaptation progressive.

Un entraînement intensif inspiré de l’expérience du bataillon Azov

La spécificité de la formation issue du bataillon Azov réside dans son intensité continue. Contrairement aux cycles classiques, la durée de la formation initiale est passée de 30 à 45 jours. Ce rallongement permet d’intégrer des séquences répétées d’efforts extrêmes, visant à créer des automatismes sous stress. En parallèle, l’encadrement met l’accent sur la discipline collective et la capacité à opérer en environnement dégradé.

Cependant, cette méthode d’entraînement n’est pas sans risques. Selon Le Journal du Dimanche, deux soldats sont morts lors d’un exercice, touchés par des tirs de balles de calibre 7,62 mm. Ces décès, survenus pendant une phase d’entraînement réel, illustrent la dangerosité assumée de cette approche. Néanmoins, l’état-major ukrainien considère ces pertes comme le prix à payer pour former des combattants capables de survivre sur un champ de bataille saturé d’artillerie et de drones.

Au-delà de la formation, le bataillon Azov occupe désormais une place centrale dans la réorganisation structurelle de l’armée ukrainienne. Le 15 avril 2025, Kiev a officiellement créé le 1er corps « Azov », intégré à la Garde nationale. Cette transformation d’une unité en corps militaire traduit la volonté de capitaliser sur l’expérience acquise par le bataillon Azov depuis le début de la guerre.

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