Nucléaire iranien : les stocks d’uranium enrichi à 60 % progressent, selon l’AIEA

D’après un rapport confidentiel de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), le programme nucléaire iranien possède de plus en plus de stocks d’uranium enrichi à 60 %. Attention : les données disponibles s’arrêtent au 13 juin 2025, date des premiers bombardements israéliens sur les sites du pays.

Le programme nucléaire iranien ne cesse d’avancer, selon l’AIEA

Début septembre 2025, l’Agence internationale de l’énergie atomique confirme que Téhéran poursuit un enrichissement massif de son uranium à 60 %, un seuil technique qui rapproche le pays d’un usage militaire de la matière fissile. L’avertissement survient alors que les inspections restent limitées depuis les frappes israéliennes et américaines de juin 2025.

Selon les données de l’AIEA, les réserves iraniennes d’uranium enrichi à 60 % sont passées de 274,8 kg en février à 408,6 kg en mai, avant d’atteindre 440,9 kg mi-juin 2025. Cette accumulation rapide témoigne d’une stratégie d’accélération qui inquiète directement la communauté internationale.

Les experts soulignent que 60 % constitue un palier critique. Le passage au niveau de 90 %, nécessaire pour un usage militaire, ne représente plus qu’une étape technique relativement rapide. L’AIEA a d’ailleurs estimé que le stock détenu en juin équivaut, s’il était porté à 90 %, à la matière nécessaire pour la fabrication d’une dizaine d’ogives nucléaires.

Un programme civil aux contours militaires

L’argument officiel de Téhéran reste inchangé : l’enrichissement servirait à des usages civils, notamment la recherche médicale. Mais pour les inspecteurs, cette justification ne suffit plus. En effet, la densité de matière fissile dépasse largement les besoins énergétiques ou médicaux, laissant penser à un objectif militaire implicite.

Le directeur général de l’AIEA, Rafael Grossi, a exhorté l’Iran à accepter rapidement la reprise des inspections. Il a rappelé que « les négociations ne peuvent pas durer indéfiniment ». Or, depuis les frappes israéliennes et américaines, l’accès de l’agence aux sites de Fordow et Natanz reste fortement restreint, empêchant toute vérification complète.

L’Iran face à la pression internationale

Face à cette progression, les Européens ont réactivé le mécanisme de « snapback » des sanctions à l’ONU. Cette procédure permet de rétablir les mesures punitives levées après l’accord de Vienne de 2015. Pour Paris, Londres et Berlin, la poursuite d’un enrichissement à 60 % constitue une violation manifeste de l’esprit de l’accord.

Parallèlement, des instituts spécialisés comme l’ISIS estiment que l’Iran pourrait transformer son stock en uranium militaire en quelques semaines. Selon leurs calculs, le pays serait en mesure de produire jusqu’à 11 charges nucléaires en un mois et plus de 20 en cinq mois, si ses capacités de conversion restaient intactes. Une perspective qui nourrit les tensions régionales et ravive la crainte d’une prolifération nucléaire au Moyen-Orient.

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