En ce mardi 9 septembre au matin, plusieurs têtes de cochon ont été découvertes devant 9 mosquées de Paris. Une enquête est ouverte pour faire la lumière sur cet acte. Une ingérence russe n’est pas exclue.
Plusieurs têtes de cochon devant des mosquées de Paris
Le 9 septembre 2025, la France a découvert avec stupeur que neuf têtes de cochon avaient été disposées devant des mosquées de Paris et de la petite couronne. L’affaire, immédiatement qualifiée d’« actes abjects » par le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, est désormais au cœur d’une enquête criminelle. Derrière la piste d’un acte islamophobe se profile une interrogation plus large : ces faits pourraient-ils s’inscrire dans une stratégie d’ingérence russe ?
Selon les informations communiquées par la préfecture de police, neuf têtes de porc ont été découvertes en différents points de l’agglomération parisienne. Quatre à Paris, devant des mosquées situées dans les 15ᵉ, 18ᵉ et 20ᵉ arrondissements, ainsi que dans une valise abandonnée dans le 18ᵉ. Cinq autres ont été déposées en petite couronne, à Montreuil, Montrouge, Malakoff et Gentilly.
À Montreuil, une tête a été retrouvée devant l’entrée de la mosquée Islah. À Paris, les fidèles découvrant l’objet macabre à l’aube ont immédiatement alerté les forces de l’ordre. Le préfet Laurent Nuñez a réagi rapidement, avant de confirmer que la brigade criminelle avait été saisie pour provocation publique à la haine ou à la violence en raison de la religion. L’aspect spectaculaire n’a pas échappé aux enquêteurs : sur plusieurs têtes figurait le mot « Macron », tracé à l’encre bleue. Cette inscription intrigue et oriente les investigations vers une possible volonté d’envoyer un message politique, plus qu’un simple geste de haine religieuse.
Un climat d’indignation et de crispation
Les réactions politiques n’ont pas tardé. Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a jugé ces faits « absolument inadmissibles », appelant à la mobilisation de tous les services pour identifier les auteurs. Dans le même temps, de nombreux responsables associatifs et représentants du culte musulman ont exprimé leur colère, dénonçant une atteinte directe à la dignité des croyants.
Ces actes interviennent dans un contexte de tensions sociales et sécuritaires, où chaque profanation religieuse prend une dimension symbolique accrue. Pour rappel, les têtes de cochon constituent depuis longtemps un instrument de provocation islamophobe, utilisé pour souiller symboliquement les lieux de culte musulmans. Mais dans ce cas précis, la simultanéité des dépôts et leur répartition géographique laissent penser à une action coordonnée.
La piste de l’ingérence étrangère
Au-delà de la qualification pénale, l’hypothèse d’une opération d’ingérence n’a pas été écartée. Lors d’un point de presse, le préfet Laurent Nuñez a souligné : « On ne peut s’empêcher de faire des rapprochements avec des actions précédentes (…) dont il a été avéré que c’était des actions d’ingérence étrangère ». Il a cependant appelé à rester « très prudent ».
Les précédents existent. En octobre 2023, des étoiles de David peintes sur des façades parisiennes avaient suscité un émoi national, avant que l’enquête ne privilégie la thèse d’une manipulation extérieure. En mai 2024, ce sont des mains rouges apposées sur le Mémorial de la Shoah qui avaient conduit les services à envisager une opération pilotée depuis l’étranger, notamment depuis la Russie. Un suspect a été arrêté, l’enquête devrait permettre d’en savoir plus rapidement.
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