« Perdre nos enfants » : le général Fabien Mandon au cœur d’une polémique

Lors d’un discours devant les maires de France, le chef d’état-major des armées, Fabien Mandon, a insisté sur le fait que la France devrait être prête à « perdre ses enfants ». Une déclaration qui suscite un tollé.

Le CEMA Fabien Mandon au cœur d’une polémique

Le chef d’état-major des armées, le général Fabien Mandon, se retrouve au centre d’une vive controverse après une déclaration prononcée lors d’un discours dans le cadre du congrès des maires. Évoquant la préparation de la France à un conflit de haute intensité, il a affirmé qu’il fallait « accepter de perdre ses enfants ». Ces mots ont immédiatement suscité l’indignation de nombreux responsables politiques et militaires. Selon son entourage, le général Fabien Mandon voulait insister sur la nécessité de résilience face aux menaces contemporaines. Pourtant, la phrase a été perçue par une grande partie de l’opinion comme une déclaration insensible, voire choquante, dans un contexte marqué par les tensions internationales et la guerre en Ukraine.

Dès la publication de ses propos, les critiques ont fusé de toutes parts. Marine Tondelier, secrétaire nationale d’Europe Écologie Les Verts, a réagi avec fermeté : « Accepter de perdre ses enfants ? Jamais. Ce discours est indécent », a-t-elle déclaré. Du côté de La France Insoumise, Manuel Bompard a dénoncé « des mots glaçants et inacceptables », estimant que « le rôle d’un chef d’état-major n’est pas de préparer la population à mourir, mais à se défendre ».

Même au sein de la majorité présidentielle, les réactions ont été partagées. Si certains députés appellent à replacer ces propos dans leur contexte stratégique, d’autres redoutent un dérapage symbolique qui ternit l’image de l’armée française. Pour beaucoup, ces mots rappellent un discours d’un autre temps, déconnecté de la réalité des familles de soldats.

Le ministère des Armées tente d’apaiser la tempête

Face à l’ampleur de la polémique, le ministère des Armées a publié un communiqué pour clarifier la position du général Fabien Mandon. Il ne s’agissait pas « d’un appel au sacrifice », mais d’une réflexion sur la résilience nationale. L’objectif, précise la même source, était de sensibiliser la société française à la possibilité d’un conflit de haute intensité, « sans pour autant glorifier la perte humaine ».

En interne, plusieurs officiers ont reconnu que le choix des mots du chef d’état-major était « malheureux ». Un colonel anonyme, cité par plusieurs médias, estime que « le général a voulu dire que la guerre a un coût humain, pas qu’il fallait s’y résigner », avant d’ajouter que « la frontière est ténue entre lucidité et brutalité ». Cette tentative d’apaisement n’a toutefois pas suffi à calmer les critiques politiques. Des parlementaires réclament désormais que le chef d’état-major s’explique publiquement, estimant que le silence actuel entretient l’ambiguïté.

Une réflexion sur la guerre et la société française

Au-delà de la polémique immédiate, cette affaire soulève une question plus profonde : la société française est-elle prête à affronter la réalité d’un conflit majeur ? Depuis plusieurs mois, l’état-major insiste sur la nécessité de renforcer la culture stratégique du pays et de préparer les citoyens à des scénarios de crise. Pour le général Fabien Mandon, la guerre ne doit plus être considérée comme une hypothèse lointaine. Mais ses propos révèlent un malaise dans la communication militaire, entre la rigueur du discours stratégique et la sensibilité du grand public.

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