Le 24 septembre 2025, le ministère des Finances russe a annoncé vouloir porter le taux de TVA de 20 % à 22 % dès 2026. Cette mesure vise à renforcer les recettes fiscales de l’État et à consolider le budget de la Défense, dans un contexte marqué par la guerre en Ukraine.
La TVA comme instrument central du financement de la guerre
L’annonce de cette hausse de la TVA intervient alors que Moscou cherche à élargir ses marges de manœuvre budgétaires. Selon Reuters, la TVA représentait déjà 37 % des recettes du budget fédéral en 2024, ce qui en fait la première source de revenus de l’État. Son augmentation de deux points pourrait générer environ 1 000 milliards de roubles supplémentaires, soit près de 11,9 milliards de dollars. Le ministère des Finances a justifié cette orientation par « la priorité stratégique de fournir un soutien financier aux besoins de défense et de sécurité du pays », relaye Reuters.
Cette décision souligne la dépendance croissante du budget russe à la fiscalité intérieure, alors que les sanctions internationales et la baisse des revenus énergétiques réduisent les marges d’ajustement. Dans ce contexte, la TVA devient un outil incontournable pour alimenter le financement militaire et contenir un déficit prévu à 1,7 % du PIB en 2025. D’après un conseiller proche du gouvernement cité par Reuters, « le déficit ne peut être réduit tout en respectant la règle budgétaire qu’en augmentant les impôts ».
Une rupture politique face aux promesses fiscales
Cette évolution marque une inflexion majeure par rapport aux engagements pris par Vladimir Poutine. Le président russe avait affirmé que le système fiscal ne serait pas profondément modifié avant 2030. Or, confronté à l’ampleur des dépenses militaires, il a récemment évoqué de possibles hausses ciblées, notamment sur les plus riches. Selon Business Insider, cette ouverture traduit une volonté de sécuriser de nouvelles ressources budgétaires au-delà de la seule TVA. Moscou envisagerait aussi de taxer davantage les entreprises de paris, en renforçant à la fois l’impôt sur les mises et l’impôt sur les bénéfices.
La communication du Kremlin cherche néanmoins à désamorcer les inquiétudes. Dmitri Peskov, porte-parole officiel, a balayé les critiques en affirmant que l’économie russe « s’est adaptée à l’“opération militaire spéciale” ». Par cette formule, il a voulu convaincre que la hausse de la taxe ne déstabilisera pas la consommation intérieure ni la cohésion sociale.
Si la TVA peut rapporter environ 1 000 milliards de roubles supplémentaires par an, l’exécutif espère que ce levier contribuera à réduire de moitié le déficit budgétaire dès 2026. Mais cette stratégie comporte des risques. L’alourdissement de la fiscalité intérieure peut peser sur la consommation et ralentir la croissance.
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