Spatial : grâce au projet IRIS², Thales sauve des emplois

Depuis quelques années, le géant français du spatial Thales recherche à réduire une partie de ses effectifs. Mais l’arrivée du projet européen IRIS² vient de rebattre les cartes au sein de l’entreprise.

Le projet IRIS² oblige Thales à arrêter les licenciements

Thales annonce que la commande liée à la constellation européenne IRIS² va permettre de stabiliser sa branche spatiale. Le groupe s’inscrit ainsi dans une dynamique où l’emploi et le spatial convergent via une ambition européenne stratégique. En réalité, grâce au programme IRIS², Thales voit ses perspectives se redessiner. Le groupe a déclaré auprès de l’AFP que « compte tenu du projet IRIS², la suppression de postes dans sa branche spatiale avait été suspendue ». Cela intervient dans un contexte où Thales avait anticipé des baisses de charge et la nécessité d’ajuster ses effectifs. Le fait que ces suppressions soient mises en pause illustre clairement la portée de l’effet IRIS² sur l’activité.

Et pour cause, IRIS² (Infrastructure for Resilience, Interconnectivity and Security by Satellite) est présenté comme l’un des grands chantiers stratégiques de l’Union européenne. À terme, c’est-à-dire à l’horizon 2030, la constellation regroupera 264 satellites en orbite basse (LEO) et 18 en orbite moyenne (MEO). Cette architecture multi-orbite est conçue pour garantir à l’Europe une connectivité sécurisée et souveraine, tant pour le secteur public que pour des utilisateurs commerciaux. Pour Thales, cela signifie un enjeu industriel majeur, au cœur du spatial et de la souveraineté européenne. Une manière de se libérer de l’emprise de l’américain Starlink, le géant du secteur.

Pourquoi cet effet sur l’emploi chez Thales ?

Le maintien des emplois découle directement de cette commande. Le dossier de Thales souligne que l’engagement sur IRIS² donne de la visibilité à la branche spatiale du groupe, ce qui permet de sécuriser des projets, des investissements et des compétences. En particulier, l’arrêt des suppressions de postes traduit une amélioration tangible de la charge de travail. À la base, le groupe comptait se séparer de plusieurs centaines d’employés tout en redéployant certains sur d’autres activités du groupe.

Dans un secteur marqué par la volatilité des commandes satellites, le fait de disposer d’un programme européen à long terme comme IRIS² permet de stabiliser les effectifs et de préserver des métiers hautement qualifiés. Le groupe Thales fait donc figure de maillon essentiel dans cette chaîne industrielle européenne du spatial.

Enfin, la dynamique collective est soulignée : il ne s’agit pas uniquement de Thales en solo, mais bien d’une constellation « européenne » où Thales, aux côtés d’autres acteurs, va intervenir. La synergie entre acteurs et la montée en charge des travaux expliquent pourquoi l’emploi est sauvé. Malgré tout, les syndicats restent particulièrement mécontents. Ils estiment que la restructuration entamée en 2024 a gravement dégradé les conditions de travail au sein de l’entreprise.

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre Newsletter gratuite pour des articles captivants, du contenu exclusif et les dernières actualités.